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De la mesure <strong>à</strong> la maîtrise de la variabilité des pratiques médica<strong>le</strong>s en France…national. Ces dépenses représentent <strong>le</strong> deuxième poste des dépenses socia<strong>le</strong>s en 2003, soitprès de 125 milliards d’Euros [12]. La pérennité du système de sécurité socia<strong>le</strong> françaisappel<strong>le</strong> avec force une régulation des dépenses. Cette régulation doit permettre de rationaliserl’offre de soins sans que la demande soit rationnée. Les instruments de régulation dontdispose l’Etat concernent des activités de soins et sont de nature <strong>à</strong> la fois quantitative, axéssoit sur l’offre soit sur la demande (planification sanitaire mise en place par la loi du 31décembre 1970, complétée par <strong>le</strong> programme de médicalisation du système d’informationhospitalier institué en 1984 et la réforme hospitalière du 31 juil<strong>le</strong>t 1991) et qualitative(évaluation et accréditation confiée <strong>à</strong> l’Agence Nationa<strong>le</strong> d’Accréditation et d’Evaluation enSanté [ANAES], établie par l’ordonnance du 24 avril 1996, puis <strong>à</strong> la Haute Autorité de santé[HAS] établie par la loi du 13 août 2004). Une des modalités de la régulation des dépensesrepose sur la diminution de la variabilité des pratiques en faveur de cel<strong>le</strong> recommandée, cel<strong>le</strong>cis’appuyant sur des données scientifiques concernant son efficacité et sa sécurité.On conçoit aisément que cette modalité de régulation n’est pas sans limite, el<strong>le</strong> présuppose,pour être optima<strong>le</strong>, que la pratique recommandée soit plus économique que <strong>le</strong>s autrespratiques. A défaut, <strong>le</strong> bénéfice escompté est soit de l’ordre de la mutualisation des moyens(inhérent <strong>à</strong> la généralisation d’une pratique uniforme), soit, par analogie avec la théorie desgraphes, de l’ordre du « plus court chemin » économique (<strong>le</strong>s pratiques inuti<strong>le</strong>s maiscoûteuses étant écartées d’office).Enfin, <strong>le</strong>s enjeux éthiques propres <strong>à</strong> toute activité de Santé Publique resurgissent avec uneacuité particulière sous l’ang<strong>le</strong> de la maîtrise des dépenses. Le caractère fini du budget allouépar <strong>le</strong> Par<strong>le</strong>ment au système de santé oblige <strong>à</strong> mettre en adéquation la qualité et la quantité dessoins apportés <strong>à</strong> un patient et <strong>le</strong> coût de ceux-ci, et par l<strong>à</strong>-même <strong>à</strong> porter un jugement deva<strong>le</strong>ur sur <strong>le</strong> mal-être ou <strong>le</strong> mieux-être des personnes (l’indéfinissab<strong>le</strong> « qualité de vie »),quand ce n’est pas sur la personne el<strong>le</strong>-même. La maîtrise de la variabilité des pratiquesmédica<strong>le</strong>s intègre une dimension normative qui, pour ne pas être moralisatrice, n’en est pasmoins éthique. C’est l<strong>à</strong> une difficulté supplémentaire dans ce travail de normalisation qui nepeut qu’élargir <strong>le</strong> cerc<strong>le</strong> des personnes susceptib<strong>le</strong>s d’y porter un intérêt.** *22

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