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LA DÉLINQUANCE JUVÉNILE ET LA QUESTION DE L'OBJET

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100Si dans un premier temps la contrainte extérieure est exercée par les parents, elle estsuivie par l’impératif du Surmoi. Au moment où le complexe d’Œdipe cède la place auSurmoi, les parents sont quelque chose de grandiose pour l’enfant, mais ensuite ils perdentde leur prestige. Le Surmoi, déterminé par les imagos parentales les plus anciennes, vaadopter au cours du développement les influences des personnes ayant pris la place desparents, tels que les maîtres, éducateurs, modèles idéaux. Il s’éloigne de plus en plus desparents originaires et devient impersonnel.Les réflexions de Freud sur le Surmoi s’étendent à un Surmoi collectif avec le meurtredu chef de la horde de Totem et Tabou 162 ou avec celui de Moïse 163 par le peuple hébreu, enlien avec l’agressivité et le sentiment de culpabilité. Le meurtre collectif du père par les filsde la horde, provoqué par la haine, fait resurgir le conflit avec l’amour car les filshaïssaient et en même temps aimaient le père. L’amour réapparaît avec le remords àl’égard du crime et devient le moteur de la constitution du Surmoi par l’identification aupère mort, chargé désormais de punir cet acte et d’empêcher son retour. L’agressivité et ledésir de violence se renouvelant sans cesse à travers les générations, le sentiment deculpabilité se maintient et se renforce par le Surmoi. La force de répression de l’agressionest tirée de la crainte d’un châtiment possible et de l’amour à travers le remords.Le Surmoi individuel et le Surmoi collectif émettent tous deux des exigences idéalessévères, dont la non-observation engendre l’angoisse devant la peur de la punition. Laseule différence notée par Freud est que chez l’individu les agressions du Surmoi nesurgissent sous forme de reproches que dans des situations de tension psychique dont lesexigences du Surmoi restent souvent inconscientes. En revanche, pour le Surmoi collectif,les exigences idéales sont plus faciles à repérer ou à expliciter dans la mesure où elles162 FREUD, S. Malaise dans la civilisation (1929). Trad. Fr. C. et J. Odier. Paris: PUF, 1971, p. 102.163 FREUD, S. L’homme Moïse et la religion monothéïste (1939). Trad. Fr. C. Heim. Paris: nrf-Gallimard,1986.

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