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LA DÉLINQUANCE JUVÉNILE ET LA QUESTION DE L'OBJET

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186de l’extérieur vers l’intérieur amène Lacan à postuler que la structure du Moi estparanoïde. Les phénomènes du transitivisme dans le comportement du petit enfant entre sixmois et deux ans qui bat et dit avoir été battu ou qui pleure au moment où il voit l’autretomber sont des exemples montrant que l’enfant ressent le semblable comme son double.Dans ce rapport où l’individu se fixe à une image, le premier effet de l’imago secaractérise par l’aliénation dans la mesure où au départ le sujet s’identifie et s’éprouvedans l’autre. C’est dans ce rapport que se formalise la relation du Moi à ses objets. Cetteforme se cristallise dans une tension conflictuelle interne au sujet et détermine l’éveil deson désir pour l’objet du désir de l’autre 339 , dans une concurrence agressive qui donnenaissance à la triade – autrui, moi et objet – établie dans l’espace spéculaire.De cette façon, à partir de l’imago de l’autre, la connaissance paranoïde s’associe auprocessus d’identification primordial responsable de la formation du Moi. Ce fait est luimêmeconstitutif du Moi d’où relève la notion de l’aliénation imaginaire qui acquiert lecaractère de phénomène permanent. Au cours du développement humain, lesidentifications successives renvoient à une identification inaugurale ; en s’appuyant surcette optique, la conception lacanienne de l’expérience spéculaire peut alors être conçuecomme une identification primordiale.Dans la théorie lacanienne, l’image de l’enfant dans le miroir atteste de l’émergence duMoi et en même temps elle lui confère un destin aliéné et pris dans une altérité pouvant luifournir sa propre identité. L’aliénation imaginaire détermine une fixation captée parl’image dans la mesure où cette dernière gagne les caractères d’objet, à savoir permanenceet identité. Puisque le petit enfant se voit comme une image, il y a une identificationnarcissique où le Moi s’identifiant avec cette image réfléchie de soi-même devient l’objetde valeur captif. Cette identification contemporaine au narcissisme primaire se situe donc339 <strong>LA</strong>CAN, J. « Propos sur la causalité psychique », in Écrits. Op. cit., p. 113.

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