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LA DÉLINQUANCE JUVÉNILE ET LA QUESTION DE L'OBJET

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293Quelques séances plus tard, la patiente nous informe qu’elle a volé de l’argent dans lesac d’une femme qui travaille chez un fleuriste en face du garage, et ce afin de s’acheter unpantalon. Elle en vient aussi à voler dans le sac d’une copine, qui en retour ne voudra plusde son amitié. En réalité, Maëlis vole de l’argent voire des chèques à sa mère et aux autrespersonnes pour acheter généralement des objets qu’elle avait demandés à sa mère.Puisqu’elle n’arrivait pas à la convaincre de les acheter, elle allait les obtenir enempruntant un autre chemin. Elle explique qu’elle a besoin d’acheter ces objets de laréalité extérieure afin de pouvoir suivre la mode adolescente telle qu’elle apparaît dansl’école. Si elle ne possède pas tel sac ou tel pantalon de marque, elle ne pourra pasappartenir au groupe dans l’établissement scolaire.La façon dont Maëlis obtient les objets démontre que le principe de plaisir prend ledevant la scène. Mais cela montre également qu’elle est soumise, au même titre que lesjeunes d’aujourd’hui, à l’appel d’un discours proposé par la société postmoderne oùposséder des objets prend la place devant le sujet. Le seul moyen trouvé par Maëlis pourtenter de s’insérer dans le social se fait à travers la possession d’objets, eux-mêmes investispar le milieu social dans lequel elle doit s’insérer.Maëlis nous raconte également qu’elle a « pris » un portable lors d’une fête. Pourtantelle se met à douter. Peut-être s’agissait-il d’un « objet perdu » qu’elle avait trouvé... ilétait sur le balcon. Elle a réfléchi avant de le prendre, en concluant finalement quequelqu’un d’autre pouvait le prendre si elle ne le faisait pas. Et comme personne ne setrouvait aux alentours, elle a décidé de le prendre. Si elle a regretté son agir, elle a aussipensé qu’il suffisait d’attendre que quelqu’un appelle pour savoir à qui il appartenait etalors elle le rendrait.

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