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LA DÉLINQUANCE JUVÉNILE ET LA QUESTION DE L'OBJET

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245personnel ».D’autre part, la présence de ces jeunes faisait suite à une mesure éducative, et donc àune procédure de la Protection des mineurs. Le guide de la Justice des mineurs auprès duMinistère de la Justice concernant les jeunes délinquants affirme que la justice « cherched’abord à rappeler au jeune ses devoirs vis-à-vis de la société et à lui faire prendreconscience de ses actes pour éviter qu’il ne récidive... 426 ».Il nous semble tout à fait impossible de lui faire prendre conscience de ses actes sanslui donner accès à la parole, c’est-à-dire sans le faire passer par la voie du symbolique. Etfinalement la récidive n’est pas surprenante si l’on considère que là où manque la parole,l’adolescent met l’agir délinquant. Il semble ainsi qu’il ne puisse pas faire autrement. De lamême façon, l’objectif proposé par le foyer, à savoir soutenir l’adolescent dans sondéveloppement personnel, impliquerait pourtant de lui laisser un espace pour la parole etsurtout le soutenir dans l’usage de cette parole. Il est également manifeste que ledéveloppement personnel ne se limite pas uniquement à l’activité nourricière, et ced’autant plus si elle ne s’accompagne pas d’un regard de reconnaissance sur le sujet.Les éducateurs au contraire nous ont donné des informations sur l’histoire desadolescents et les motifs qui les ont conduits à un placement dans cet établissement, dontnotamment des conduites violentes contre les enseignants ou contre des inconnus, et desvols. Toutefois, un seul adolescent savait exprimer sa permanence dans le foyer. Tous lesautres l’expliquaient en disant que « les choses allaient mal à l’école ou au lycée », qu’« ilsavaient des problèmes chez eux » ou bien tout simplement que « c’est la vie... ».L’adolescent ayant réussi à parler de l’agir délinquant nous déclare après une récidivequ’il n’a jamais eu l’opportunité d’en parler et, malgré la difficulté d’expliquer son agir, ilnous demande de poursuivre le dialogue pendant les jours suivants. Loin de « risquer de426 La Justice des mineurs, Les guides de la justice, Ministère de la Justice, p. 4., c’est nous qui lesoulignons.

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