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LA DÉLINQUANCE JUVÉNILE ET LA QUESTION DE L'OBJET

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179Nous remarquons souvent chez le délinquant la friabilité de la limite entre le dedans etle dehors, le sujet et l’objet. Il arrive que le manque d’objet entraîne sa disparition dansl’espace psychique car aucun sens ne peut être donné en son absence, sinon celui del’abandon. De même, aucune construction fantasmatique ne lui permet d’associer à ladouleur de la perte une représentation qui en permette l’élaboration. Dans la limitesuperflue entre le dedans et le dehors et la confusion qui en découle, la projection cède laplace à l’externalisation. De là l’extériorisation des mouvements pulsionnels, dans lamesure où ils ne trouvent pas de supports internes suffisants.Finalement, tout adolescent se trouve à nouveau dans la problématique de la perte del’objet et du deuil de celui-ci, mais cette fois avec les conditions données pendant la vieinfantile et en particulier les possibilités de représentation. Mais le jeune délinquant, audelàde cette question, est confronté à la perte de la perception de l’objet éprouvée commeperte réelle ; alors il cherche dans la réalité externe des stratégies défensives désespéréespour lutter contre les angoisses dépressives.Dans Inhibition, symptôme et angoisse 316 , Freud aborde plus précisément le lien entredouleur et perte de l’objet dans le cadre de la séparation mère-enfant, les effets d’une telleexpérience provoquant des réactions telles que l’angoisse, le deuil et la douleur. Le jeuneenfant éprouve une situation traumatique lorsqu’il est confronté à l’absence de la mère, aumoment où il ressent un besoin que la mère pouvait satisfaire. Si le besoin n’est pas actuel,la situation se transforme en danger. Le Moi introduit la condition d’angoisse lorsque laperte de la perception est assimilée à la perte d’objet 317 . De cette expérience, l’enfantapprend que l’objet peut rester là mais qu’il peut être fâché contre lui. La perte d’amour dela part de l’objet devient non seulement un danger mais aussi une condition d’angoisse.316 FREUD, S. « Inhibition, symptôme et angoisse » in Oeuvres complètes. Op. cit., p. 283.317 Ibidem, p. 284.

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