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LA DÉLINQUANCE JUVÉNILE ET LA QUESTION DE L'OBJET

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155premières interactions pulsionnelles, c’est-à-dire inscrite avec les premiers objets de lapulsion, est au cœur de certains troubles à l’adolescence, à l’exemple de la délinquancejuvénile.En effet, si nous suivons la pensée de De Caevel 278 , la délinquance juvénile nous amèneà concevoir que les forces en jeu sont celles des pulsions partielles. Ces pulsions quidevaient être imbriquées sous le primat du génital demeurent inchangées, restant sousl’égide de la phase prégénitale. L’événement de l’adolescence réactualise les pulsions dontle processus de sublimation est resté en suspens. L’adolescent est appelé à rechercherd’autres objets hors de la famille, avec pour objectif d’en prendre possession.En fait, l’adolescent va rééditer les clichés aperçus et déjà fixés pendant son enfance.En ce qui concerne les objets de la pulsion, le type et l’intensité des liens de l’enfant avecses objets déterminent l’orientation de ces liens pour la vie ultérieure. Partant de là, lacause première de la délinquance ou, pour reprendre Aichhorn, l’état carentiel, doit êtrerecherchée dans la petite enfance, où se sont établis les premiers liens d’objets libidinauxdéviant de la norme 279 . Dans ce sens, la délinquance n’est que l’expression de relationsavec des personnes et des choses différentes de celles autorisées par la société. Autrementdit, cette expression acceptée lors des premières phases du développement doit êtredépassée à l’adolescence.Ainsi, l’enfant qui grandit doit abandonner les objets libidinaux à l’intérieur de lafamille. L’opération adolescente consiste à réussir à remplacer ces premiers objets pard’autres hors de l’environnement familial, et à pouvoir maîtriser et sublimer les premièresinteractions pulsionnelles. Lorsqu’il n’y parvient pas et qu’une fixation se met en place, ladélinquance est souvent choisie comme issue.278 <strong>DE</strong> CAEVEL, H. « La parole est aux armes : réflexion sur la violence, l’agressivité et la contrainte », inViolente adolescence : pulsion du corps et contrainte sociale. Op. cit., p. 33.279 AICHHORN, A. Jeunes en souffrance, psychanalyse et éducation spécialisée. Op. cit., p. 110.

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