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LA DÉLINQUANCE JUVÉNILE ET LA QUESTION DE L'OBJET

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144En outre, le commerce de l’enfant avec la personne qui le soigne, l’embrasse et le berce– et qui est en règle générale la mère –, est pour lui une source continuelle d’excitationsexuelle et de satisfactions partant de zones érogènes 248 . De son côté, la mère fait don àl’enfant des sentiments provenant de sa propre vie sexuelle et le prend tout à faitclairement comme substitut d’un objet sexuel à part entière 249 . Ce commerce s’élargit alorset déborde de la fonction alimentaire pour devenir sexuel. Ainsi, l’enfant peut se trouverdes objets substitutifs détachés de l’activité alimentaire, et l’activité de succion du poucechez le nourrisson en est un exemple.L’enfant abandonne l’objet étranger de la première interaction pulsionnelle dont lepartenaire est la mère au profit d’un autre appartenant à son corps propre. Cette premièreexpérience joue un rôle décisif dans la garantie des premiers acquis du développementpsychique. Cependant, les soins et l’attention que la mère donne à son enfant concernentessentiellement son corps. Le discours qu’elle lui confère par sa voix et par cette voieconstruit le premier réseau symbolique de l’imago du corps propre et la possibilité de s’enapproprier. Ce retour au corps va dépendre de la réponse de la mère donnée à son enfant etdes possibilités de renoncer à faire de celui-ci un objet sexuel.Il est important de remarquer également que Freud évoque la mère comme la premièreséductrice. Elle est celle qui nourrit son enfant mais elle est aussi celle qui le soigne,éveillant en lui d’autres sensations physiques agréables ou désagréables. Par ces deuxsortes de relations, la mère acquiert une importance unique, incomparable, inaltérable etpermanente et devient pour les deux sexes l’objet du premier et du plus puissant desamours, prototype de toutes les relations amoureuses ultérieures 250 .248 Ibidem, p. 166.249 Idem.250 FREUD, S. Abrégé de psychanalyse (1938), trad. Fr. A. Berman, J. Laplanche. Paris: PUF, 1949, p. 60.

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