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LA DÉLINQUANCE JUVÉNILE ET LA QUESTION DE L'OBJET

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260L’ambivalence des signes que donne la mère à sa fille est très présente. Soit elle ne luiparle pas et la petite fille pense que sa mère est déprimée, soit elle se fâche parce l’enfantla sollicite sans cesse. De même, elle ne sort pas à cause des difficultés de Maëlis, et quandelle décide de le faire elle ne la prévient pas. Ou encore au niveau des devoirs, qu’elle peutfaire avec sa fille jusqu’à la fin ou alors s’arrêter brusquement et décider de ne plusrépondre à ses questions.Si la mère prouve à sa fille qu’elle ne peut s’en séparer tout en lui donnant des signesd’une menace d’abandon, et qu’en même temps elle lui dise qu’« elle ne peut compter quesur » elle, la fillette en retour affirme qu’elle ne sera pas abandonnée car elle accepte d’êtreun bébé qui a besoin de sa présence, qui ne peut survivre à son absence. Maëlis répond enfait au désir de sa mère, celui d’être l’objet qui lui appartient et dont la séparation engendrele fantasme de la destruction – sa mère se met au lit, elle tombe dans la déprime – et lefantasme de l’abandon – à partir des réponses gestuelles de sa mère : « puisque tu mequittes, tu perds l’amour ».Le désir de l’Autre maternel auquel Maëlis est aliénée se manifeste et se confirme dansla demande et l’exigence de la présence de sa mère. En l’occurrence, elle ne fait que luigarantir qu’elle doit toujours être là, même au cours des séances où elle montre qu’ellen’est pas autorisée à grandir, à être un autre, à avoir un espace pour se construire commesujet de son désir. Cette petite fille semble avoir l’espoir de l’introduction d’un tiers danssa relation avec la mère, élément qui sera mis à l’épreuve pendant le développement de lacure.Ce désir de la petite fille aliéné au désir de l’Autre maternel se répète dans le cadrescolaire. Sa mère aurait voulu rester à la maison avec sa famille. Elle ne voulait pas partirhabiter chez ses grands-parents et pas davantage aller à l’internat, même si c’était pourétudier. Maëlis, à son tour, fait à présent l’écho de ce désir qui est resté sous silence. Elle

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