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LA DÉLINQUANCE JUVÉNILE ET LA QUESTION DE L'OBJET

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119Ces premiers processus psychiques ont un caractère omnipotent. Influencé par lamotion pulsionnelle, le jeune enfant n’est pas seulement confronté au « je veux », sonfantasme implique aussi « je fais » ceci ou cela à l’objet ; « je l’ai à l’intérieur de moi » sije le veux. Le désir et la pulsion libidinale ou destructrice exprimés par l’amour ou la hainetendent à être perçus comme en train de s’accomplir avec un objet extérieur ou un objetintérieur dans la conception d’Isaacs 197 . Ce n’est que progressivement que l’enfant vaapprendre à discerner le désir de sa réalisation effective ainsi que les fait extérieurs de sessentiments à leur égard.Ce caractère omnipotent des désirs et des sentiments primitifs au début de la viepsychique amène Freud à affirmer que tout ce qu’on pense ou désire à cette phase estimaginé de façon hallucinatoire. Il l’appelle la tentative de l’enfant de se satisfaire parl’hallucination 198 et qui d’une certaine manière vient nier son état de manque. Il en résulteque dans ce premier temps, l’enfant jouit de la satisfaction des besoins d’auto-conservationportés par l’objet et ensuite il reproduit par auto-érotisme cette expérience de plaisirincluant l’objet dans son fantasme.Lorsque l’objet lui apportant la satisfaction n’est pas là, il peut imaginer cettesatisfaction qui lui manque ; un parfait exemple de substitution de l’objet est l’activité desuccion du petit enfant. D’après Klein 199 , cette manière primitive d’élaboration desfantasmes va donner naissance à des constructions plus élaborées de l’imagination.Rapidement l’hallucination disparaît et un certain degré d’adaptation prend sa place, faitque l’on peut exemplifier par des gestes d’appels du petit enfant.197 ISAACS, S. « Nature et fonction du phantasme » in Développements de la psychanalyse. Op. cit., p. 82.198 FREUD, S. « Remarques psychanalytiques sur l’autobiographie d’un cas de Paranoïa : DementiaParanoides », in Cinq Psychanalyses (1911). Trad. Fr. M. Bonaparte, R. M. Loewenstein. Paris: PUF, 1995,pp. 263-324.199 KLEIN, M, « L’amour, la culpabilité et le besoin de réparation » in L’amour et la haine, le besoin deréparation. Op. cit., p. 79.

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