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LA DÉLINQUANCE JUVÉNILE ET LA QUESTION DE L'OBJET

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67De fait, c’est à partir de l’Autre que le sujet se fonde. À cette aliénation primordiale dusujet doit s’ensuivre la séparation, car cet Autre ne répond pas à la question de son être. Cequi est rencontré est le désir de l’Autre, c’est-à-dire son manque. Et c’est dans la relationspéculaire que le sujet a l’expérience et l’appréhension d’un manque possible 112 , momentoù l’enfant peut ressentir qu’il manque imaginairement quelque chose tant à la mère qu’àlui-même. En revanche, s’il ne peut éprouver aucun manque sur lequel instaurer le désir,une ouverture, il est livré à l’angoisse de la fusion et à l’assujettissement du désir del’Autre.L’expérience spéculaire de l’autre, tout en formant une totalité, est essentielle. Maiselle doit aussi donner la possibilité au sujet, après le second temps de l’identificationimaginaire spéculaire à l’image du corps, de pouvoir accomplir ce qui manque à la mère, lephallus 113 , qui vient ordonner les raisons du désir. Ces raisons signifiantes et de l’ordre dulangage vont s’organiser pendant le temps de l’Œdipe. La nécessité de mise en place duphallus vient du sentiment qu’à l’enfant qu’il lui manque quelque chose pour satisfaire ledésir de la mère. À ce stade, le phallus est élaboré par l’enfant comme ce qui lui manque etce qu’il lui faudrait avoir pour répondre au désir de la mère.Dans ce temps qui précède l’Œdipe, le phallus se construit de manière imaginaire. Lorsdu stade du miroir, le langage et les paroles apportées à l’enfant viennent articuler ladifférence, l’image du corps désirant. Par contre, si le signe de la différence ne s’articulepas, l’enfant est amené à se substituer ou à se proposer lui-même comme objet pouvantcombler la mère, le phallus. Autrement dit, il reste dans la sujétion de l’Autre pour leconduire vers la puissance absolue.C’est grâce à l’existence de la parole que le désir est susceptible de médiation et dereconnaissance. L’enfant apprend à reconnaître son corps et son désir par l’intermédiaire112 <strong>LA</strong>CAN, J. Le séminaire IV : La relation d’objet. Op. cit., p 176.113 Idem.

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