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LA DÉLINQUANCE JUVÉNILE ET LA QUESTION DE L'OBJET

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297La cure de Maëlis risque de s’interrompre. Parfois elle s’endort à l’heure de venir à laséance ou va voir des amies. Elle se met à déprimer, montrant par là qu’elle est encoredans une impasse. En réalité, sa mère la menace à nouveau d’abandon. Elle évite de luiparler, de la regarder et va jusqu’à lui dire que désormais elle ne fera plus rien pour elleétant donné qu’elle se met en échec dans la spécialisation choisie.Elle vient même nous voir pour nous informer qu’à partir de maintenant elle nes’occupera plus de sa fille. D’un autre côté, Maëlis continue à nous appeler à chaque foisqu’elle rate la séance, nous laissant supposer qu’elle n’a pas perdu tout espoir de sortir deson impasse. C’est elle qui s’occupe à présent de ses horaires de consultation.Quelques possibilités pour la naissance d’un sujet du désirC’est Maëlis elle-même qui évoque sa décision, sous l’influence de sa mère, de suivrela spécialisation pour devenir institutrice, marquée par des échecs au cours de l’année : « -Ma mère me tient comme si j’étais une partie d’elle-même, comme un objet qui luiappartient. C’est vrai qu’elle s´est occupée de moi, qu’elle m’a fait grandir mais quandmême ! »Dans un nouveau moment de vacillation, la jeune fille signale qu’elle est capable de serendre compte que le sujet n’appartient à personne, donc que sa mère ne peut pas laconsidérer comme un objet lui appartenant sous prétexte de s’être occupée d’elle. En effet,le développement de la cure trouve un espace dans ces moments de vacillations où Maëlistente de construire le symbolique.À la remarque précédente se succède la plainte de devoir s’excuser auprès de sa mèrequand elle n’a pas rangé sa chambre, lavé le verre qu’elle vient d’utiliser, ou encorelorsqu’elle l’a contrariée. Et surtout elle se plaint que sa mère fouille dans ses affaires,comme si elle était toujours en quête d’un objet volé. Finalement, la jeune fille conclut : « -Je crois que je dois m’excuser aussi pour avoir grandi, pour devenir une adolescente ».

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