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LA DÉLINQUANCE JUVÉNILE ET LA QUESTION DE L'OBJET

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272La difficulté actuelle de Maëlis est qu’elle manque fréquemment en classe ; elle part del’école sans rien dire à personne et ment beaucoup. Sa mère lui reproche également d’avoirgrossi et de porter des vêtements ridicules. Mais ce qui a changé c’est que Maëlis n’accepteplus comme avant, quand elle était petite, ce que lui dit sa mère. Elle lui répond sans cesse,montrant par là ses tentatives de rupture du lien infantile et en même temps les difficultésde la mère à l’accepter.Après quelques jours la mère revient à la clinique pour nous aviser que Maëlis vole desobjets – en particulier des bijoux – au supermarché et dans les magasins. Elle vole aussi del’argent dans les sacs à main d’amies, de gens de la famille et surtout dans celui de samère, et avec cet argent elle s’achète des objets. Elle n’a jamais été inquiétée par la policemais sa mère craint que cela lui arrive un jour. Dernièrement elle a fait une fugue pendanttoute une journée et n’est rentrée que la nuit. D’autre part, elle présente une énurésienocturne.Maëlis a eu ses premières règles depuis quelques mois, mais elle ne veut pas porter deserviettes absorbantes. Elle cache ses vêtements et les draps tachés de sang dans des tiroirsdans sa chambre ou sous le réfrigérateur de la cuisine. Sa mère n’ayant jamais cessé depuisl’enfance de sa fille de fouiller ses tiroirs, son sac et sa chambre, elle retrouveimmédiatement ces marques, c’est-à-dire les signes du féminin que Maëlis lui donne à voiren les cachant. Face à cette marque symbolique du féminin à laquelle elle ne peut accéder,tout en sachant qu’elle existe, Maëlis ne sait pas quoi faire, donc elle la cache. Cependant,les tâches de l’énurésie nocturne restent sur le lit pour prouver la défaillance dusymbolique et confirmer que l’infantile reste présent.Au milieu de la séance avec la mère, Maëlis frappe à la porte et entre en disant qu’elleattendait notre retour pour reprendre la cure. Elle avait fait cet accord avec le collègue quil’avait reçue pendant quelques séances. C’est ce dernier qui lui a fait part de notre retour,

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