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LA DÉLINQUANCE JUVÉNILE ET LA QUESTION DE L'OBJET

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13La question de la faute est alors en rapport avec la loi en vigueur. Lacan souligne lasentence formulée par Saint-Paul : c’est la loi qui fait le péché et cette constatation l’amèneà concevoir que le crime ni le criminel ne sont pas des objets qui puissent se concevoirhors de leur référence sociologique 12 . Au vu de ces observations, certaines questions seposent à nous : Qu’à donc à voir ce terme délinquance avec la psychanalyse ? Qu’est-cequ’un sujet délinquant ? La délinquance est-elle un acte au sens psychanalytique duterme ?Le délinquant est celui qui déloge, qui détruit les objets et il peut aboutir devant le juge.Cependant, le regard que nous portons sur cette question est différent de celui d’un juge.Pour la psychanalyse, ce qui importe est la spécificité de cette pathologie de l’adolescence.C’est la question du sujet, son fantasme, sa défection et ce qu’il en est du rapport auxobjets chez l’adolescent délinquant. En somme, dans la délinquance juvénile, l’élément leplus important ne réside pas dans les manifestations mais dans les mécanismes psychiquesqui les conditionnent.Cette dynamique permise par la psychanalyse a conduit à une vision plus nette de ladélinquance juvénile au cours des dernières années. On évoquait régulièrement, parexemple, les raisons suivantes : il s’agit de jeunes étrangers, d’un milieu défavorisé, cesont les mauvaises fréquentations ou les dangers de la rue qui constituent une occasionfavorable. Or, les explications que l’on entendait auparavant sur les causes de ladélinquance ne peuvent plus être considérées comme le seul facteur de la déviance desjeunes.Il suffit de faire remarquer que des milliers d’autres enfants grandissent dans desconditions toutes aussi défavorables, sans pour autant tomber dans la délinquance juvénile.De même, on rencontre de plus en plus la déviance chez les jeunes appartenant à un milieu12 <strong>LA</strong>CAN, J. « Introduction théorique aux fonctions de la psychanalyse en criminologie » (1951), in : Écrits.Paris: Seuil, 1966, p. 126.

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