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LA DÉLINQUANCE JUVÉNILE ET LA QUESTION DE L'OBJET

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101régulent les relations des êtres humains.La motivation de l’être humain à se soumettre à l’énoncé de la loi émanant du Surmoin’est autre que la peur de perdre l’amour de l’autorité. Le sentiment de culpabilité setraduit par l’angoisse devant cette perte d’amour ; action et intention ne sont pasdifférenciées par l’enfant, ni par nombre d’adultes. D’où le renoncement aux pulsionsagressives devant l’angoisse de cette perte d’amour.Nous avons déjà souligné que dans la conception freudienne le Surmoi naît del’identification à un parent lors du conflit œdipien. Les renoncements consentis par l’enfantvis-à-vis de l’image des parents vont lui garantir des relations harmonieuses et despromesses de réalisations sociales légitimes. À ce titre, les lois introduites par le Surmoiœdipien deviennent des lois symboliques dont l’enfant intériorise un ensemble d’exigencesmorales et d’interdits qu’il s’imposera à lui-même. Un tel Surmoi interdit non pas le désirsexuel, mais les réalisations incestueuses tentatrices et menaçantes pour l’enfant. Dans cesens, il est protecteur de la jouissance tragique de l’inceste et des souffrances que celui-ciimposera au sujet. Le Surmoi œdipien exalte le désir, il le pousse à la sublimation et à lasymbolisation dans les domaines de créations personnelles licites.Toutefois, avant de renoncer à l’inceste et à la rivalité avec le parent du même sexeimposé par le Surmoi œdipien, l’enfant doit avoir accepté d’autres renoncements. Laconstitution du Surmoi implique tout d’abord que l’enfant renonce non seulement à lajouissance portée par l’unité narcissique primaire mais aussi à la destruction de ceux qui neportaient pas la satisfaction de ses pulsions. De la même façon, il doit renoncer à jouir de lasouffrance des autres ou à s’approprier leurs corps et leurs biens.En ce qui concerne la genèse du Surmoi, E. Jones 164 suppose qu’il existe peut-être unstade de son développement que l’on pourrait appeler pré-Surmoi, à l’image de ce que164 JONES, E. « La conception du Surmoi » in Surmoi : les développements post freudiens, Tome II. Paris:Monographies de la Revue Française de Psychanalyse, PUF, 1995, pp. 18-22.

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