12.07.2015 Views

LA DÉLINQUANCE JUVÉNILE ET LA QUESTION DE L'OBJET

LA DÉLINQUANCE JUVÉNILE ET LA QUESTION DE L'OBJET

LA DÉLINQUANCE JUVÉNILE ET LA QUESTION DE L'OBJET

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

252oreiller, le même qu’elle utilise depuis bébé, et elle ne veut pas que les autres le sachent.En réalité, Maëlis passe toutes ses nuits dans le lit de sa mère.L’oreiller en question aurait pu être l’objet transitionnel choisi, pourtant il n’a pasréussi à se constituer comme tel. Il s’agit plutôt d’un objet adhéré au corps, ne seconstruisant pas comme représentant psychique de l’objet. Son utilisation apparaîtdavantage comme le signe d’une sorte de rituel qui lui permet de ne pas aller chez lesautres et non comme un objet l’autorisant à supporter l’absence de la mère. Maëlis n’a pus’assurer de la permanence de l’objet ; elle n’arrive pas à dépasser cette étape, à seconstruire un objet psychique par défaut d’un espace transitionnel.L’observation de cette petite fille nous montre que les phénomènes transitionnels ontété si perturbés qu’elle n’a pas été en mesure de traverser l’état de transition. En effet, allervers l’indépendance signifierait l’abandon et la disparition de cet objet qui n’a pas réussi àdevenir extérieur. Si nous nous tournons ici vers la conception de Winnicott, nousconstatons qu’elle a bien élu un objet transitionnel mais en même temps elle est incapablede passer par la première possession non-moi en le détruisant pour pouvoir l’utiliserensuite.La première « crise » de Maëlis est apparue pendant la nuit, juste avant la séparation deses parents. Quand a eu lieu ce premier épisode, la petite fille dormait encore dans sachambre. Mais devant la menace d’autres « crises », sa mère la met dans son lit pourpouvoir la surveiller. Le père commença par dormir dans un lit de fortune à côté d’elles,puis il est allé dormir dans la chambre de Maëlis. La séparation du couple va suivre peu detemps après, sur décision de la mère. À l’occasion le père part vivre chez la mère de sapremière fille.

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!