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LA DÉLINQUANCE JUVÉNILE ET LA QUESTION DE L'OBJET

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225Pourtant, ni l’angoisse ni l’agir – l’incendie de la crèche – n’arrivent à le protégercontre la dépression. Dans la dernière scène, Ludovic rencontre sa mère qui est chargée dele faire sortir de son refuge. Sa main tremblante caresse sa mère et il se met à prononcer lemot « maman » de plus en plus fort et sans arrêt, comme un appel au secours. Elle luidemande de la lâcher tout en hurlant qu’il est fou comme son père. Plaqué sur elle,Ludovic voit ses doigts écraser le visage maternel et frapper sa tête contre quelque choseen acier ; alors qu’elle continue de se débattre, il descend sa main vers le cou et se met àserrer de toutes ses forces.Il regarde profondément étonné, paniqué, le cadavre de sa mère à ses pieds. « Ils » vontcertainement venir et lui reprendre sa mère une nouvelle fois. Il l’embrasse, la prend dansses bras et se met à entrer dans l’eau avec elle. Mais elle est lourde, il commence à avoirpeur, à avoir mal au cœur, mal au corps, à respirer de plus en plus mal et finalement il selaisse couler. La vie ne les désunirait plus, une séparation qui n’a jamais eu lieu trouvedans la mort la limite humaine du désir.11.2 L’acte : la naissance d’un auteur 405Si l’agir peut être défini comme une façon de se représenter, c’est-à-dire que le sujet estl’agir lui-même, une nécessité urgente d’avoir la certitude d’être, d’assurer son existence,l’acte est ce qui fait un passage, celui où le sujet devient auteur de la mise en œuvre de sondésir. Il y a quelque chose qui reste suspendu dans l’agir par rapport à l’acte puisque lesujet est justement cet agir. Au-delà de l’agir, l’acte échappe au sujet, il le dépasse pourdevenir ce qui vient le représenter ; et en tant que tel, il est complètement articulé par lelangage 406 , observe Lacan. Il n’y aura pas d’acte hors de ce champ.405 Nous remercions le professeur. J. L. Caon, dont l’emprunt des mots nous a aidé à construire cette partie dutexte.406 <strong>LA</strong>CAN, J. Le séminaire XVII : L’envers de la psychanalyse (1969-1970). Paris: Seuil, 1991, p. 145.

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