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LA DÉLINQUANCE JUVÉNILE ET LA QUESTION DE L'OBJET

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82va la classer dans les catégories de l’imaginaire, du symbolique et du réel en tantqu’opération libératrice. Si la frustration est imaginaire sur un objet réel, autrement dit si lafrustration féminine du pénis et la privation est un manque réel se donnant un objetsymbolique tout à fait hors du sujet, la castration est essentiellement liée à la représentationsymbolique d’un objet imaginaire, le phallus du père tout-puissant.La mise en place du phallus vient organiser les raisons du désir et en tant que tel il estun signifiant dont la fonction est de désigner les effets de signifié 137 . Il n’est donc pas unfantasme ni un objet partiel. Il n’est pas non plus l’organe qu’il symbolise. Le phallus a lafonction du signifiant du manque à être 138 .Au début, son émergence provient del’explication que se donne l’enfant quand il ressent qu’il lui manque quelque chose poursatisfaire le désir de la mère. Le phallus devient ce qui lui manque et ce qu’il faut avoirpour répondre au désir de la mère. Dans ce premier temps qui correspond à la phasepréœdipienne, plus précisément au stade du miroir, le phallus s’élabore de manièreimaginaire.L’enfant attribue au père le phallus, il est celui qui peut satisfaire le désir de la mère.Pour autant, il doit se rendre compte qu’il n’est pas l’objet qui comble sa mère et qu’ellemêmeest privée de cet objet. De son côté, la mère doit aussi être soumise à la castration.L’enfant attribue au père la qualité d’être pourvu du phallus, ce qui satisfait le désir de samère. Cependant, même si l’attribution phallique au père est une opération subjective pourl’enfant, le père phallicisé imaginaire doit être nommé par la mère comme un objet pourque l’enfant puisse se construire ensuite le signifiant phallique.Qu’il s’agisse du géniteur de l’enfant, d’un substitut ou d’autre chose, l’instancepaternelle doit être introduite et soutenue par la mère comme celle qui répond à son désir.De ce fait, l’enfant n’étant pas l’objet de la jouissance maternelle va trouver la signification137 <strong>LA</strong>CAN, J. « La signification du phallus » (1958), in Écrits. Paris: Seuil, 1966, p. 690.138 <strong>LA</strong>CAN, J. « À la mémoire d’Ernst Jones : Sur sa théorie du symbolisme » (1960), in Écrits. Paris:Seuil, 1966, p. 710.

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