12.07.2015 Views

LA DÉLINQUANCE JUVÉNILE ET LA QUESTION DE L'OBJET

LA DÉLINQUANCE JUVÉNILE ET LA QUESTION DE L'OBJET

LA DÉLINQUANCE JUVÉNILE ET LA QUESTION DE L'OBJET

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

189donc elle soutient l’instauration de ce processus identificatoire. Ainsi, le désir de l’enfantau stade du miroir est un désir assujetti au désir de la mère. Il naît subordonné au désir dela mère et c’est à elle de dessiner une place pour la naissance du sujet désirant.Si l’on assiste à la formation du Moi à travers l’image de l’autre dans le stade du miroirqui donne forme au narcissisme, dans la relation du moi à l’objet – dans la mesure où il estconçu comme le double à la phase spéculaire –, le tiers est exclu. Le mythe même deNarcisse donne l’idée d’une identification spéculaire avec l’exclusion d’un tiers. En fait,l’enfant devient captif de son image spéculaire et la prend comme objet d’amour ; de cettealiénation à l’image, le Moi rivalise avec lui-même.Seul un acte agressif tel que la menace de castration sera capable de libérer l’objet duchamp narcissique. L’effet de cette opération peut être compris comme une scission du lienimaginaire et narcissique établi entre la mère et son enfant. Elle instaure le manque d’objetet introduit le phallus comme élément tiers et comme signifiant du manque. En fait,l’absence du pénis chez la mère fait d’elle un sujet corrélé à un manque. Cet élémentatteste implicitement de la présence d’un objet intermédiaire dans la relation mère-enfant :le phallus ; ainsi, la perception de l’absence du pénis dans le corps maternel introduit lemanque fondamental qui doit s’établir dans toute la relation entre la mère et son enfant.Le phallus devient le représentant d’un manque défini comme objet imaginaire et quine peut en aucun cas se confondre avec le pénis dans la réalité 345 . Il devient donc unsignifiant parce qu’il désigne le manque d’objet. Il est le signe d’une absence, le signifiantdu manque, car sa présence renvoie à une absence, celle du phallus maternel 346 . Dans cesens, la femme est privée de cet objet, c’est-à-dire qu’il y a une absence réelle qui relèvedu manque d’un objet symbolique.345 <strong>LA</strong>CAN, J. Le séminaire IV : La relation d’objet. Op. cit., p. 258.346 Ibidem, pp. 260-261.

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!