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tesi F. Marotta.pdf - EleA@UniSA

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Enfin, je dis “les jeunes” mais je ne les connais pas, jamais je n’ai parlé à mes enfants, pourquoi ?<br />

Je ne sais pas. Peut-être parce qu’ils ne m’auraient pas écouté, des vieilles histoires pour les vieux,<br />

même la guerre d’Algérie, j’ai rien dit, pourtant... [...] ma fille aînée, celle qui est née au pays, la<br />

seule qui parle la langue des ancêtres, avec sa mère, avec moi non, pourquoi ? 138<br />

La personalità tutto sommato dolce dell’uomo non gli ha impedito di creare, suo<br />

malgrado, un muro di silenzio tra sé e i figli. L’impossibilità di riconoscere la motivazione del<br />

suo silenzio è da ascrivere alla definitiva interiorizzazione dei modi di agire dell’umma. La<br />

scrivana delle poste, osservatrice esterna alla vicenda, sintetizza così il silenzio tra i due<br />

personaggi :<br />

[...] elle imagine le père et son fils luttant contre le silence, elle pense que le fils n’écrira pas à son<br />

père parce qu’il vit dans un monde inaccessible au père [...] 139<br />

Alma, la scrivana, pone l’accento sulla distanza spaziale e mentale che separa il genitore<br />

dal figlio, riferendosi implicitamente alla vicenda dell’esilio e forse alla difficoltà di<br />

comunicazione legata alla lingua. Leïla Sebbar esplora la tematica del silenzio in tutti i suoi<br />

romanzi, ponendo al centro della sua analisi l’elemento linguistico, l’incomunicabilità<br />

irrimediabile, con tutto il suo portato di rammarico e rimorsi.<br />

Anche in Je ne parle pas la langue de mon père l’autrice mette in scena<br />

l’incomunicabilità più assoluta :<br />

Dans sa langue, il aurait dit ce qu'il ne dit pas dans la langue étrangère, il aurait parlé à ses enfants<br />

de ce qu'il tait, il aurait raconté ce qu'il n'a pas raconté, non pas de sa vie à lui, un père ne parle pas<br />

de sa propre vie à ses enfants, il respecte la pudeur, l'honneur, la dignité, et eux aussi, il le sait, ils<br />

le savent, non, de sa vie il n'aurait pas parlé, mais les histoires de la vieille ville marine, les<br />

légendes, les anecdotes du petit homme rusé qui se moque des puissants et ça fait rire les faibles,<br />

les pauvres, il aurait raconté les ancêtres, le quartier, vérité et mensonge, il aurait ri avec ses<br />

enfants dans sa langue et ils auraient appris les mots de gorge [...] Mais il n’a pas parlé la langue<br />

de sa mère avec son fils, ses filles, et il ne sait pas comment faire. Maintenant. Il se tait. 140<br />

138 ivi, p. 38.<br />

139 ivi, p. 122.<br />

140 Leïla Sebbar, Je ne parle pas la langue de mon père, Paris, Julliard, 2003, p. 21.<br />

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