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document de travail - Université de la Nouvelle-Calédonie

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Encadré 4.1 : Des atolls submergés ?<br />

Les atolls sont l’une <strong>de</strong>s structures géologiques les plus complexes et les plus fascinantes <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

p<strong>la</strong>nète. Ces îles tropicales en forme d’anneau, dont le diamètre peut parfois excé<strong>de</strong>r 10 kilomètres,<br />

enferment un <strong>la</strong>gon en leur milieu et accueillent une diversité marine exceptionnelle. Le processus <strong>de</strong><br />

formation d’un atoll nécessite plus <strong>de</strong> 30 millions d’années. Une île volcanique émerge d’abord <strong>de</strong><br />

l’océan et est peu à peu colonisée par <strong>de</strong>s récifs coralliens frangeants. Quand le volcan s’éteint et<br />

<strong>de</strong>vient plus <strong>de</strong>nse, il s’enfonce graduellement et finit par disparaître sous <strong>la</strong> surface <strong>de</strong> l’eau. Seul<br />

l’anneau <strong>de</strong> corail subsiste, car il se régénère à mesure que le volcan s’affaisse. Un atoll est donc une<br />

empreinte d'île, ou île fossile, constituée d'un anneau <strong>de</strong> récif et d’îlots coralliens, construit sur une<br />

couche épaisse <strong>de</strong> corail mort. Les sols très friables <strong>de</strong> ces îles ne sont pas engloutis par les vagues<br />

car le corail vivant les protège <strong>de</strong> l’érosion.<br />

Les atolls sont certainement les îles les plus menacées par le changement climatique. La dégradation<br />

<strong>de</strong>s coraux par le b<strong>la</strong>nchissement et l’acidification pourrait éliminer <strong>la</strong> barrière mécanique qui préserve<br />

ces îles <strong>de</strong> <strong>la</strong> houle. Les atolls sont faits <strong>de</strong> coraux ; si ces <strong>de</strong>rniers disparaissent, ces îles sont vouées<br />

à disparaître également. De plus, l’élévation du niveau <strong>de</strong> <strong>la</strong> mer risque d’accélérer <strong>la</strong> dégradation <strong>de</strong><br />

ces îles. Les atolls ne s’élèvent généralement pas à plus <strong>de</strong> 2 ou 3 mètres d'altitu<strong>de</strong>. Ils sont donc<br />

particulièrement vulnérables à une élévation temporaire ou permanente du niveau marin. Si l’élévation<br />

est progressive, <strong>de</strong>s coraux sains pourraient continuer <strong>de</strong> croître et éventuellement suivre le niveau <strong>de</strong><br />

l’eau, mais <strong>de</strong>s coraux dégradés en seraient incapables.<br />

Avec 84 atolls, <strong>la</strong> Polynésie compte 20 % <strong>de</strong>s atolls mondiaux. Les popu<strong>la</strong>tions qui vivent sur ces îles<br />

sont menacées par le changement climatique. Elles pourraient être forcées <strong>de</strong> quitter leur atoll pour<br />

trouver refuge sur une île haute ou un continent. Aux îles Tuvalu voisines, on parle déjà <strong>de</strong> « réfugiés<br />

climatiques ». Ces îles ont connu une élévation d’environ 2 millimètres par an <strong>de</strong>puis 1993, causée<br />

notamment par le phénomène El Niño (Church 2006, GIEC 2007). Elles ont perdu 3 mètres <strong>de</strong> front<br />

<strong>de</strong> mer, leurs cultures sont inondées cinq mois par an, les nappes phréatiques ont été atteintes par<br />

l’eau salée, l’impact <strong>de</strong>s tempêtes est <strong>de</strong> plus en plus violent sur le littoral et les popu<strong>la</strong>tions ont déjà<br />

du évacuer momentanément leurs îles à plusieurs reprises lors <strong>de</strong> fortes marées.<br />

Impact sur <strong>la</strong> biodiversité terrestre – Les forêts subalpines, écosystèmes préservés et très riches<br />

en espèces endémiques, sont certainement les habitats terrestres les plus menacés par une variation<br />

<strong>de</strong>s températures et <strong>de</strong>s régimes <strong>de</strong>s précipitations (encadré 4.2). Le changement climatique présente<br />

le risque d’une migration altitudinale <strong>de</strong>s espèces végétales et une dégradation généralisée <strong>de</strong><br />

l’équilibre <strong>de</strong>s écosystèmes. Ces modifications se feront au détriment <strong>de</strong>s espèces indigènes fragiles<br />

et provoqueront probablement une expansion <strong>de</strong> l’aire <strong>de</strong> répartition <strong>de</strong> certaines espèces<br />

envahissantes vers les zones non encore infestées. La fourmi électrique, par exemple, s’adapte<br />

re<strong>la</strong>tivement bien dans les zones à forte dégradation anthropique, mais n’entre pas encore dans les<br />

écosystèmes naturels d’altitu<strong>de</strong>. Le changement climatique pourrait venir modifier cette tendance.<br />

L’espèce végétale Miconia et l’escargot Achatina ne se développent pas au-<strong>de</strong>ssus d’un certain seuil<br />

altitudinal (environ 1 400 mètres). Ce seuil risque <strong>de</strong> s'élever avec l'augmentation <strong>de</strong>s températures.<br />

La remontée <strong>de</strong>s espèces exotiques en altitu<strong>de</strong> aura un impact majeur sur <strong>la</strong> faune et <strong>la</strong> flore<br />

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