document de travail - Université de la Nouvelle-Calédonie
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Par ailleurs, une dégradation généralisée <strong>de</strong>s récifs coralliens provoquée par le changement<br />
climatique (cf. section 1.4.3) risque accroître l’érosion du littoral. En effet, les coraux jouent un rôle<br />
majeur <strong>de</strong> protection <strong>de</strong>s littoraux contre <strong>la</strong> puissance <strong>de</strong> <strong>la</strong> houle (cf. encadré 2.12).<br />
P<strong>la</strong>ges - L'élévation du niveau <strong>de</strong> <strong>la</strong> mer a déjà causé une érosion marquée <strong>de</strong>s p<strong>la</strong>ges à travers le<br />
mon<strong>de</strong>. On considère qu’une élévation <strong>de</strong> un centimètre du niveau marin entraîne en moyenne un<br />
retrait <strong>de</strong> un mètre <strong>de</strong>s p<strong>la</strong>ges dans les terres (cf. graphique) (Cambers 1997). Le niveau marin<br />
mondial a augmenté d’environ 20 centimètres <strong>de</strong>puis 1900, et les conséquences pour les p<strong>la</strong>ges ont<br />
été extrêmement graves. Une étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> 200 p<strong>la</strong>ges dans neuf îles <strong>de</strong>s Caraïbes entre 1985 et 1995<br />
montre que 70 % <strong>de</strong>s p<strong>la</strong>ges étudiées se sont érodées (Cambers 1997).<br />
L’intensification <strong>de</strong>s cyclones vient aggraver cette érosion. A Anguil<strong>la</strong>, le passage du cyclone Luis en<br />
1995 a provoqué une érosion moyenne <strong>de</strong> 1,5 mètre <strong>de</strong> p<strong>la</strong>ges sur l’ensemble <strong>de</strong> l’île, avec <strong>de</strong>s<br />
retraits pouvant atteindre jusqu’à 30 mètres par endroits (cf. encadré 2.18).<br />
L’altération généralisée <strong>de</strong>s p<strong>la</strong>ges a <strong>de</strong>s effets importants pour <strong>la</strong> faune et <strong>la</strong> flore inféodée à ces<br />
milieux, et en particulier pour les popu<strong>la</strong>tions <strong>de</strong> tortues marines qui viennent y déposer leurs œufs.<br />
Mangroves - Environ 20 % <strong>de</strong> <strong>la</strong> superficie <strong>de</strong>s mangroves mondiales ont été détruites <strong>de</strong>puis 1980,<br />
principalement à cause du déboisement, <strong>de</strong> <strong>la</strong> construction d’infrastructures ou du développement <strong>de</strong><br />
l’aquaculture (FAO 2008). Les mangroves ont pourtant une valeur écologique, culturelle et<br />
économique extrêmement importante. Elles représentent une nourricerie indispensable pour les<br />
poissons (cf. encadré 2.5), elles filtrent <strong>la</strong> pollution côtière et fournissent du bois pour les popu<strong>la</strong>tions<br />
locales. Elles jouent également un rôle <strong>de</strong> protection du littoral contre les cyclones ou les tsunamis ;<br />
en passant à travers 200 mètres <strong>de</strong> mangroves, 75 % <strong>de</strong> <strong>la</strong> puissance d’une vague est dissipée (FAO<br />
2008). L’élévation du niveau <strong>de</strong>s mers résultant du changement climatique est une nouvelle menace<br />
pour les mangroves. Une évaluation récente <strong>de</strong> <strong>la</strong> vulnérabilité <strong>de</strong> 16 Etats et territoires insu<strong>la</strong>ires du<br />
Pacifique qui abritent <strong>de</strong>s mangroves indigènes conclut que près <strong>de</strong> 13 % <strong>de</strong> l’aire <strong>de</strong> répartition <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
mangrove risque <strong>de</strong> disparaître (cf. encadré <strong>Nouvelle</strong> <strong>Calédonie</strong>).<br />
Les mangroves <strong>de</strong>s Caraïbes sont également très vulnérables à l’intensification <strong>de</strong>s cyclones : le<br />
cyclone Hugo a dévasté 75 % <strong>de</strong>s mangroves <strong>de</strong> palétuviers rouges <strong>de</strong> <strong>la</strong> Gua<strong>de</strong>loupe (cf. encadré<br />
2.1).<br />
1.4.3) IMPACTS SUR LES ECOSYSTEMES MARINS<br />
Récifs coralliens - Les récifs coralliens sont les écosystèmes marins les plus riches en biodiversité.<br />
Ils ne couvrent que 0,2 % <strong>de</strong> <strong>la</strong> surface <strong>de</strong>s océans, mais contiennent environ 25 % <strong>de</strong> leurs espèces<br />
(Roberts 2003). Pour cette raison, ils sont souvent qualifiés <strong>de</strong> « forêt vierge <strong>de</strong>s océans ». Au niveau<br />
mondial, près <strong>de</strong> 500 millions <strong>de</strong> personnes dépen<strong>de</strong>nt <strong>de</strong>s récifs coralliens pour leur subsistance, <strong>la</strong><br />
protection <strong>de</strong>s côtes, les ressources renouve<strong>la</strong>bles et le tourisme. Et environ 30 millions <strong>de</strong><br />
personnes, parmi les plus pauvres du mon<strong>de</strong>, dépen<strong>de</strong>nt entièrement <strong>de</strong>s récifs pour leur nourriture<br />
(UNESCO). On évalue que les biens et services fournis par les coraux représentent un bénéfice<br />
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