document de travail - Université de la Nouvelle-Calédonie
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migration <strong>de</strong> l’escargot africain prédateur et <strong>de</strong> <strong>la</strong> p<strong>la</strong>nte Miconia en altitu<strong>de</strong>, et pourrait provoquer <strong>la</strong><br />
disparition définitive <strong>de</strong>s <strong>de</strong>rniers gastéropo<strong>de</strong>s endémiques <strong>de</strong> Polynésie française (Gargominy<br />
2006).<br />
Implications socio-économiques - La gran<strong>de</strong> majorité <strong>de</strong> <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion <strong>de</strong> Polynésie française vit le<br />
long <strong>de</strong>s étroites ban<strong>de</strong>s littorales. Une élévation du niveau marin pourrait avoir <strong>de</strong>s conséquences<br />
désastreuses sur ces zones urbanisées et donc sur l’économie du territoire. Une simu<strong>la</strong>tion <strong>de</strong><br />
l’élévation du niveau marin sur le site <strong>de</strong> l’aéroport international <strong>de</strong> Tahiti a permis d’en évaluer les<br />
impacts potentiels. L’aéroport <strong>de</strong> Tahiti, comme beaucoup en Polynésie française, est construit sur un<br />
récif corallien. Une élévation <strong>de</strong> 88 centimètres du niveau marin (haut <strong>de</strong> <strong>la</strong> fourchette <strong>de</strong>s projections<br />
du GIEC) représenterait une submersion complète <strong>de</strong> l’aéroport et d’une partie <strong>de</strong> <strong>la</strong> ville <strong>de</strong> Faaa où il<br />
est situé. Les impacts économiques seraient très graves pour le territoire, <strong>la</strong> dégradation <strong>de</strong>s p<strong>la</strong>ges et<br />
<strong>de</strong>s récifs coralliens affecterait l’industrie du tourisme qui dépend <strong>la</strong>rgement <strong>de</strong> ces ressources<br />
naturelles. La perliculture, une production délicate à haute valeur ajoutée, serait aussi perturbée par<br />
une modification <strong>de</strong>s milieux (encadré 4.4). Enfin, le changement climatique pourrait présenter un<br />
risque pour <strong>la</strong> santé publique en Polynésie, notamment au travers une recru<strong>de</strong>scence <strong>de</strong> ma<strong>la</strong>dies<br />
infectieuses vectorielles comme <strong>la</strong> <strong>de</strong>ngue (encadré 2.3), ou encore <strong>la</strong> prolifération <strong>de</strong>s micro-algues<br />
responsables <strong>de</strong> <strong>la</strong> ciguatera, une intoxication alimentaire liée à l’ingestion <strong>de</strong> poissons infectés<br />
(encadré 4.5).<br />
Encadré 4.4 : La perliculture, une production délicate<br />
En Polynésie française, plus <strong>de</strong> 7 000 personnes vivent directement <strong>de</strong> <strong>la</strong> production et <strong>de</strong> <strong>la</strong> vente <strong>de</strong><br />
<strong>la</strong> perle noire du Pacifique. Ce marché représente 80 % <strong>de</strong>s ressources d’exportations du territoire.<br />
Cette perle délicate, produite essentiellement dans les atolls <strong>de</strong>s Tuamotu, a <strong>de</strong>s exigences<br />
extrêmement strictes en termes <strong>de</strong> température et <strong>de</strong> qualité d’eau. Le changement climatique, à<br />
travers une augmentation <strong>de</strong> <strong>la</strong> température et <strong>de</strong> l’acidité <strong>de</strong> l'océan, pourrait avoir <strong>de</strong>s<br />
conséquences graves sur <strong>la</strong> production perlière <strong>de</strong> Polynésie. L’impact réel du changement climatique<br />
sur <strong>la</strong> perliculture est peu connu dans <strong>la</strong> région, mais plusieurs étu<strong>de</strong>s réalisées dans le Pacifique ont<br />
confirmé un impact potentiel. Les îles Cook en <strong>Nouvelle</strong>-Zé<strong>la</strong>n<strong>de</strong>, par exemple, ont connu en 2000<br />
<strong>de</strong>s conditions <strong>de</strong> sécheresse exceptionnelles, avec une absence <strong>de</strong> vent et une importante<br />
augmentation <strong>de</strong> température. Ces conditions ont réduit le niveau d’oxygène <strong>de</strong>s <strong>la</strong>gons et ont<br />
entraîné une recru<strong>de</strong>scence <strong>de</strong> ma<strong>la</strong>dies touchant les huîtres perlières, provoquant ainsi une mortalité<br />
massive <strong>de</strong> ces huîtres. Les pertes économiques subies dans <strong>la</strong> région ont été estimées à 22 millions<br />
<strong>de</strong> dol<strong>la</strong>rs néo-zé<strong>la</strong>ndais. Les huîtres semblent également menacées par l’acidification croissante <strong>de</strong>s<br />
océans, causée par l’augmentation <strong>de</strong> <strong>la</strong> concentration <strong>de</strong> CO2 dans l'eau. Il a été montré que <strong>la</strong><br />
calcification <strong>de</strong> l’huître du Pacifique (Crassostera gigas) diminuait <strong>de</strong> manière linéaire avec<br />
l’augmentation <strong>de</strong> l’acidité <strong>de</strong> l’eau <strong>de</strong> mer (Gazeau).<br />
Encadré 4.5 : La ciguatera prolifère sur <strong>de</strong>s coraux dégradés<br />
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