document de travail - Université de la Nouvelle-Calédonie
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La Réunion et Mayotte ont <strong>de</strong>s <strong>de</strong>nsités <strong>de</strong> popu<strong>la</strong>tion très fortes dans les zones basses <strong>de</strong> leurs<br />
littoraux. La combinaison d'une hausse du niveau <strong>de</strong> <strong>la</strong> mer, d'une dégradation <strong>de</strong> <strong>la</strong> protection<br />
naturelle que constituent les récifs <strong>de</strong> corail et d'une augmentation du nombre et <strong>de</strong> l'intensité <strong>de</strong>s<br />
cyclones pourrait avoir <strong>de</strong>s conséquences dramatiques pour <strong>la</strong> sécurité et les mo<strong>de</strong>s <strong>de</strong> vie d’un<br />
grand nombre d’habitants vivant dans les zones littorales <strong>de</strong> <strong>la</strong> région. A Mayotte, un dép<strong>la</strong>cement <strong>de</strong>s<br />
popu<strong>la</strong>tions côtières vers l'intérieur <strong>de</strong>s terres constituerait un nouvel accroissement <strong>de</strong> <strong>la</strong> pression<br />
foncière, qui pourrait générer <strong>de</strong> nombreux problèmes sociaux et mettre en péril les <strong>de</strong>rnières zones<br />
naturelles inhabitées. A La Réunion, <strong>de</strong> <strong>la</strong>rges espaces urbanisés <strong>de</strong> <strong>la</strong> côte ouest seraient menacés<br />
par <strong>la</strong> houle en cas <strong>de</strong> disparition du récif <strong>de</strong> corail. Dans les <strong>de</strong>ux îles, <strong>la</strong> dégradation <strong>de</strong>s p<strong>la</strong>ges et<br />
<strong>de</strong>s coraux risque <strong>de</strong> freiner le développement du tourisme. La détérioration <strong>de</strong>s récifs pourrait<br />
entraîner le déclin <strong>de</strong> nombreuses espèces <strong>de</strong> poissons commercialisés et provoquer une diminution<br />
<strong>de</strong> revenus pour les communautés <strong>de</strong> pêcheurs (cf. encadré 3.6). La perte économique engendrée<br />
par l’épiso<strong>de</strong> <strong>de</strong> b<strong>la</strong>nchissement <strong>de</strong> 1998 sur le secteur du tourisme et <strong>de</strong> <strong>la</strong> pêche a été estimée entre<br />
608 et 8 026 millions <strong>de</strong> dol<strong>la</strong>rs américains pour l’ensemble <strong>de</strong> l’océan indien (César 2002). Enfin,<br />
l’augmentation <strong>de</strong> <strong>la</strong> température <strong>de</strong> l’eau et <strong>la</strong> dégradation <strong>de</strong>s récifs coralliens dans <strong>la</strong> région créent<br />
<strong>de</strong>s conditions idéales pour le développement <strong>de</strong> certaines micro-algues hautement toxiques pour <strong>la</strong><br />
faune marine et l’homme (cf. encadré 3.2).<br />
Réponses face au changement climatique – La Réunion a mis en œuvre différentes stratégies<br />
d’atténuation ou d’adaptation face aux conséquences du changement climatique. En 2008 a été <strong>la</strong>ncé<br />
le projet Réunion 2030, ambitieux programme <strong>de</strong> réduction <strong>de</strong>s émissions <strong>de</strong> gaz à effet <strong>de</strong> serre qui<br />
vise à faire <strong>de</strong> l’île un territoire d’expérimentation en matière d’énergies renouve<strong>la</strong>bles (cf. encadré<br />
3.3). Une initiative <strong>de</strong> l’UICN sur les espèces envahissantes à l'échelle <strong>de</strong> l’outre-mer français est<br />
également basée à La Réunion (cf. encadré 3.1). De même l'initiative Net-Biome, programme <strong>de</strong><br />
recherche interrégional financé par <strong>la</strong> Commission Européenne et coordonnée par le Conseil Régional<br />
<strong>de</strong> La Réunion, est un modèle <strong>de</strong> coopération à l’échelle <strong>de</strong> l’outre-mer européen, qui vise notamment<br />
à coordonner les efforts <strong>de</strong> recherche sur <strong>la</strong> protection <strong>de</strong>s écosystèmes face aux changements<br />
globaux (cf. encadré 3.4).<br />
A Mayotte, une initiative intéressante <strong>de</strong> suivi à long terme <strong>de</strong>s p<strong>la</strong>ges et <strong>de</strong> sensibilisation <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
popu<strong>la</strong>tion locale à <strong>la</strong> fragilité <strong>de</strong> ces écosystèmes a été <strong>la</strong>ncée et mérite une attention particulière (cf.<br />
encadré 3.7).<br />
Par ailleurs, les îles Éparses et l'archipel <strong>de</strong>s Chagos présentent un potentiel intéressant pour le suivi<br />
scientifique <strong>de</strong>s effets du changement climatique sur les écosystèmes naturels. Europa en particulier,<br />
une île presque exempte <strong>de</strong> toute perturbation anthropique directe, fait partie <strong>de</strong> ces lieux rares qui<br />
peuvent constituer <strong>de</strong>s références scientifiques intéressantes au niveau régional, voire mondial. Son<br />
potentiel scientifique n'est aujourd'hui pas suffisamment exploité (cf. encadré 3.11).<br />
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