document de travail - Université de la Nouvelle-Calédonie
document de travail - Université de la Nouvelle-Calédonie
document de travail - Université de la Nouvelle-Calédonie
Create successful ePaper yourself
Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.
essentiellement conditionnées par le régime <strong>de</strong>s pluies. En Martinique, du littoral aux sommets, on<br />
retrouve un gradient bioclimatique s’échelonnant du bioclimat sec à un bioclimat hyper-humi<strong>de</strong> (cf.<br />
graphique). De cet étagement bioclimatique, dépend un étagement végétal qui s’échelonne <strong>de</strong> <strong>la</strong> forêt<br />
sempervirente aux forêts ombrophiles montagnar<strong>de</strong>s. Le changement climatique entraînera<br />
probablement <strong>de</strong>s saisons sèches plus longues et une diminution progressive <strong>de</strong>s précipitations en<br />
zone <strong>de</strong> montagne. S’ensuivraient alors une migration du bioclimat sec en altitu<strong>de</strong> et une disparition<br />
progressive <strong>de</strong>s bioclimats humi<strong>de</strong>s <strong>de</strong> montagne. Ces milieux naturels pourraient tendre vers une<br />
xéricité (adaptation à <strong>la</strong> sécheresse) <strong>de</strong>s écosystèmes forestiers avec une migration <strong>de</strong> <strong>la</strong> forêt<br />
sempervirente en altitu<strong>de</strong> et une disparition <strong>de</strong>s forêts ombrophiles montagnar<strong>de</strong>s (Joseph 2006). La<br />
migration altitudinale <strong>de</strong>s espèces et <strong>la</strong> perturbation <strong>de</strong>s équilibres existants risque d’offrir <strong>de</strong>s<br />
conditions <strong>de</strong> développement favorables aux espèces exotiques opportunistes envahissantes, qui<br />
finiraient par appauvrir et banaliser ces milieux et paysages jusqu'alors préservés.<br />
Impact du changement climatique sur les écosystèmes marins - En 2005, l’Observatoire du Milieu<br />
Marin Martiniquais (OMMM) a constaté un b<strong>la</strong>nchissement massif <strong>de</strong> l’ensemble <strong>de</strong>s récifs coralliens<br />
<strong>de</strong> <strong>la</strong> Martinique. Le pourcentage <strong>de</strong> coraux b<strong>la</strong>nchis était <strong>de</strong> 70 % en moyenne. La mortalité re<strong>la</strong>tive à<br />
cet épiso<strong>de</strong> <strong>de</strong> b<strong>la</strong>nchissement a été estimée à 13 % en 2006 (OMMM 2005). Dans le cadre <strong>de</strong><br />
l’IFRECOR (Initiative française pour les récifs coralliens), un suivi qualitatif <strong>de</strong>s récifs et <strong>de</strong>s<br />
peuplements <strong>de</strong> poissons a été mis en p<strong>la</strong>ce au niveau <strong>de</strong> 4 stations. Ce dispositif est géré par<br />
l’OMMM. Par ailleurs, une recru<strong>de</strong>scence <strong>de</strong> l’activité cyclonique pourrait aussi avoir <strong>de</strong>s inci<strong>de</strong>nces<br />
majeures sur <strong>la</strong> biodiversité marine du territoire. En août 2007, le cyclone Dean a ravagé certains<br />
secteurs du récif sud <strong>de</strong> l’île et a eu un impact important sur les forêts littorales et les p<strong>la</strong>ges où<br />
pon<strong>de</strong>nt les tortues imbriquées. Les femelles <strong>de</strong> cette espèce reviennent généralement pondre sur les<br />
p<strong>la</strong>ges où elles sont nées. Si une p<strong>la</strong>ge disparaît, sa popu<strong>la</strong>tion <strong>de</strong> tortue inféodée risque <strong>de</strong><br />
disparaître également, ou <strong>de</strong> se trouver très fragilisée. Un suivi <strong>de</strong>s popu<strong>la</strong>tions <strong>de</strong> tortues marines est<br />
assuré par l’association Sepanmar (Société pour l’étu<strong>de</strong>, <strong>la</strong> protection et l’aménagement <strong>de</strong> <strong>la</strong> nature<br />
en Martinique). Chaque année, trois p<strong>la</strong>ges sont suivies pendant 15 nuits d’affilée pour évaluer<br />
l’évolution <strong>de</strong>s popu<strong>la</strong>tions.<br />
Implications socio-économiques - Le cyclone Dean d'août 2007, qui a fait <strong>de</strong>ux morts lors <strong>de</strong> son<br />
passage sur <strong>la</strong> Martinique, a causé <strong>de</strong> très lourds dégâts matériels en particulier pour l’agriculture (cf.<br />
encadré 2.4). Le changement climatique est considéré par les acteurs <strong>de</strong> terrain comme une menace<br />
majeure pour l’industrie du tourisme, notamment à travers l’accroissement <strong>de</strong> l’activité cyclonique et<br />
l’érosion <strong>de</strong> <strong>la</strong> biodiversité. Malheureusement, aucune évaluation économique chiffrée n’a été produite<br />
pour cette région. Des recherches ont également été menées en Martinique sur l’impact potentiel du<br />
changement climatique sur <strong>la</strong> santé publique et sur <strong>la</strong> propagation <strong>de</strong> ma<strong>la</strong>dies infectieuses comme <strong>la</strong><br />
<strong>de</strong>ngue (cf. encadré 2.5). Le colloque <strong>de</strong> l’ONERC sur le changement climatique dans les Caraïbes,<br />
organisé en Martinique en décembre 2006, a contribué à accroître <strong>la</strong> prise <strong>de</strong> conscience locale sur<br />
cette problématique majeure.<br />
49