document de travail - Université de la Nouvelle-Calédonie
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pourtour <strong>de</strong> <strong>la</strong> base Alfred Faure. Une augmentation <strong>de</strong>s températures pourrait permettre à ces<br />
espèces <strong>de</strong> boucler leur cycle <strong>de</strong> reproduction et accroître ainsi considérablement leur pouvoir<br />
disséminateur (IPEV).<br />
Impact sur <strong>la</strong> biodiversité marine - Entre 1960 et 1995, <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion d’otaries d’Amsterdam<br />
(Arctocephalus tropicalis) a augmenté <strong>de</strong> manière marquée à l’île Amsterdam, <strong>de</strong> même que <strong>la</strong><br />
popu<strong>la</strong>tion <strong>de</strong> manchots royaux à Crozet. A l’inverse, les popu<strong>la</strong>tions d’éléphants <strong>de</strong> mer (Mirounga<br />
leonina) ont décru à <strong>la</strong> fois à Kerguelen et à Crozet et les popu<strong>la</strong>tions d’albatros hurleur (Diome<strong>de</strong>a<br />
exu<strong>la</strong>ns) ont diminué puis augmenté à Kerguelen et à Crozet. Les chercheurs relient ces fluctuations<br />
<strong>de</strong> popu<strong>la</strong>tions <strong>de</strong> certains prédateurs supérieurs avec une disponibilité réduite <strong>de</strong> nourriture à <strong>de</strong>s<br />
niveaux trophiques inférieurs. Il semblerait qu’il existe un lien entre ces fluctuations d’espèces et les<br />
changements <strong>de</strong> températures, bien qu’il y ait un déca<strong>la</strong>ge temporel dans <strong>la</strong> re<strong>la</strong>tion entre<br />
augmentation <strong>de</strong>s températures et diminution <strong>de</strong> certaines espèces. Ce déca<strong>la</strong>ge s’explique plutôt par<br />
une diminution <strong>de</strong> <strong>la</strong> fécondité que par une baisse <strong>de</strong> <strong>la</strong> survie <strong>de</strong>s spécimens adultes. Il est<br />
intéressant <strong>de</strong> noter que <strong>la</strong> plupart <strong>de</strong>s espèces qui ont diminué sont <strong>de</strong>s mangeurs <strong>de</strong> calmars et,<br />
pour une moindre part <strong>de</strong>s prédateurs <strong>de</strong> crustacés et <strong>de</strong> poissons ; les <strong>de</strong>ux espèces qui ont vu leurs<br />
popu<strong>la</strong>tions augmenter sont par contre <strong>de</strong>s mangeurs <strong>de</strong> myctophidés. Les manchots royaux et les<br />
otaries d’Amsterdam pourraient avoir été favorisés car ils dépen<strong>de</strong>nt d’un élément particulier <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
chaîne trophique qui n’a pas été affecté <strong>de</strong> manière significative par les changements <strong>de</strong><br />
températures. Il est également possible que cette augmentation soit en partie due à un rétablissement<br />
<strong>de</strong>s popu<strong>la</strong>tions après leur exploitation commerciale intensive (Weimerkirch et al. 2004).<br />
Encadré 7.9 : Manchots royaux et changement climatique à Crozet<br />
Une étu<strong>de</strong> récente a été réalisée sur les manchots royaux (Aptenodytes patagonicus) <strong>de</strong> l’île <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
Possession dans l’archipel <strong>de</strong> Crozet, afin d’étudier les effets du changement climatique sur ces<br />
oiseaux marins. Dans le but <strong>de</strong> minimiser les impacts sur les animaux et <strong>de</strong> réduire les biais <strong>de</strong><br />
l’analyse, <strong>de</strong>s marqueurs électroniques sous-cutanés ont été utilisés à <strong>la</strong> p<strong>la</strong>ce <strong>de</strong>s habituelles bagues<br />
sur les ailes. La corré<strong>la</strong>tion entre <strong>la</strong> température <strong>de</strong> surface <strong>de</strong> <strong>la</strong> mer, les reproductions réussies et le<br />
taux <strong>de</strong> survie <strong>de</strong>s adultes a été étudiée. Le manchot royal est une espèce très intéressante à<br />
observer car <strong>la</strong> pério<strong>de</strong> d’élevage <strong>de</strong>s poussins peut atteindre 13 mois. Ce<strong>la</strong> signifie que les poussins<br />
sont toujours en développement pendant <strong>la</strong> pério<strong>de</strong> où les ressources alimentaires marines sont au<br />
plus bas et que <strong>la</strong> nourriture est difficilement accessible. C’est pendant ces pério<strong>de</strong>s que <strong>de</strong>s<br />
changements environnementaux, même mineurs, peuvent avoir <strong>de</strong>s impacts considérables sur les<br />
morphologies individuelles et plus généralement sur l’ensemble <strong>de</strong> <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion. Les chercheurs ont<br />
montré que <strong>de</strong>s épiso<strong>de</strong>s chauds (liés aux cycles chauds d’El Niño) avaient <strong>de</strong>s impacts négatifs à <strong>la</strong><br />
fois sur les succès <strong>de</strong> reproduction et sur les taux <strong>de</strong> survie <strong>de</strong>s adultes. Ainsi, les modèles suggèrent<br />
qu’un réchauffement <strong>de</strong> 0,26°C peut entraîner une diminution <strong>de</strong> 9 % <strong>de</strong>s taux <strong>de</strong> survie <strong>de</strong>s<br />
manchots adultes. Ceci s’explique principalement par <strong>de</strong>ux raisons : une diminution <strong>de</strong> <strong>la</strong> nourriture<br />
disponible, qui est elle-même liée à <strong>la</strong> production primaire <strong>de</strong> phytop<strong>la</strong>ncton et aux paramètres <strong>de</strong><br />
températures ; et <strong>de</strong> plus gran<strong>de</strong>s distances parcourues pour aller se nourrir, ce qui met les jeunes<br />
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