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document de travail - Université de la Nouvelle-Calédonie

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L’archipel <strong>de</strong>s Chagos est l’un <strong>de</strong>s systèmes insu<strong>la</strong>ires tropicaux les mieux préservés au mon<strong>de</strong>. Ces<br />

îles sont un sanctuaire pour une multitu<strong>de</strong> d’espèces d’oiseaux marins. Le territoire compte 10 Zones<br />

Importantes pour <strong>la</strong> Conservation <strong>de</strong>s Oiseaux (ZICO) reconnues par l’organisation BirdLife<br />

International, notamment <strong>la</strong> réserve <strong>de</strong> Barton Point à Diego Garcia, qui détient le plus grand nombre<br />

<strong>de</strong> fous à pieds rouges (Su<strong>la</strong> Su<strong>la</strong>) du mon<strong>de</strong>, avec 4 000 couples recensés en 1995. Les p<strong>la</strong>ges<br />

préservées <strong>de</strong>s Chagos offrent <strong>de</strong>s conditions <strong>de</strong> pontes idéales à <strong>de</strong> nombreuses espèces <strong>de</strong> tortues<br />

marines. Les eaux pures <strong>de</strong> l’archipel accueillent 220 espèces <strong>de</strong> corail sur 25 000 km² <strong>de</strong> récifs bien<br />

sauvegardés, mais aussi plusieurs espèces <strong>de</strong> baleines, <strong>de</strong> dauphins et <strong>de</strong> requins.<br />

Pressions existantes – Sur certaines îles <strong>de</strong> l’archipel <strong>de</strong>s Chagos, <strong>de</strong> vastes p<strong>la</strong>ntations <strong>de</strong><br />

cocotiers ont réduit <strong>la</strong> biodiversité terrestre. Certaines espèces envahissantes comme les rats et les<br />

chats menacent les popu<strong>la</strong>tions d’oiseaux qui nichent au sol dans certaines îles. En revanche, les<br />

écosystèmes marins restent re<strong>la</strong>tivement bien préservés. En effet, le niveau <strong>de</strong> pollution <strong>de</strong>s eaux <strong>de</strong><br />

l’archipel <strong>de</strong>s Chagos est exceptionnellement bas. Des analyses effectuées en 1996 ont montré que<br />

les eaux étudiées étaient les plus propres testées jusque-ici dans le mon<strong>de</strong> (Readman 1999). Ces<br />

eaux peuvent être utilisées comme une référence <strong>de</strong> base au niveau mondial (CCT 2007).<br />

3.4.2) MENACES NOUVELLES DU CHANGEMENT CLIMATIQUE<br />

Les îles <strong>de</strong>s Chagos sont les plus préservées <strong>de</strong> l’Océan Indien oriental. Elles offrent donc un<br />

environnement idéal pour étudier les effets du réchauffement climatique sur les écosystèmes<br />

insu<strong>la</strong>ires, et en particulier sur les récifs. Ces récifs peuvent être utilisés comme sites <strong>de</strong> contrôle et<br />

être comparés à ceux <strong>de</strong>s régions habitées, qui subissent beaucoup d’autres pressions que le<br />

changement climatique et sont souvent plus endommagés.<br />

En 1998, une augmentation <strong>de</strong> <strong>la</strong> température <strong>de</strong>s eaux a provoqué un b<strong>la</strong>nchissement massif <strong>de</strong>s<br />

coraux <strong>de</strong> l’ensemble <strong>de</strong> l’Océan Indien. Ce b<strong>la</strong>nchissement a été mesuré avec précision dans<br />

l’archipel <strong>de</strong>s Chagos, où il a atteint 95 % dans certaines zones (cf. encadré 3.8). Le processus <strong>de</strong><br />

régénération <strong>de</strong>s récifs a été re<strong>la</strong>tivement rapi<strong>de</strong>. Cette résilience singulière <strong>de</strong>s récifs s’explique<br />

probablement par leur état <strong>de</strong> santé préa<strong>la</strong>ble remarquable. Une étu<strong>de</strong> montre que <strong>la</strong> dégradation <strong>de</strong>s<br />

récifs due au b<strong>la</strong>nchissement <strong>de</strong> 1998 a toutefois entraîné <strong>de</strong>s conséquences directes sur les<br />

communautés <strong>de</strong> poissons qui peuplent ces écosystèmes (cf. encadré 3.9).<br />

Aux Chagos, une élévation du niveau marin <strong>de</strong> 5 millimètres par an a été observée <strong>de</strong>puis 20 ans<br />

(Sheppard). Les côtes <strong>de</strong>s ces îles coralliennes très basses sont particulièrement menacées par<br />

l’érosion. En 2007, <strong>de</strong> nombreux exemples d’érosion ont été détectés à l’île <strong>de</strong> Diego Garcia et <strong>de</strong><br />

Salomon (CCT 2007). Sur l’île Diamant, <strong>de</strong>s cocotiers <strong>de</strong> plus <strong>de</strong> 40 ans ont été atteints par les eaux<br />

le long <strong>de</strong> <strong>la</strong> côte et ont dépéri (cf. photo). Ces observations témoignent d’une modification du trait <strong>de</strong><br />

côte significatif. Le phénomène est en partie naturel et cyclique, et on ne peut pas l’imputer aux effets<br />

du changement climatique avec certitu<strong>de</strong>. Cependant, l’élévation du niveau marin accélère<br />

indubitablement le processus général d’érosion. La disparition ou <strong>la</strong> simple dégradation <strong>de</strong>s p<strong>la</strong>ges<br />

pourrait affecter sévèrement les popu<strong>la</strong>tions <strong>de</strong> tortues marines qui dépen<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> ces écosystèmes<br />

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