document de travail - Université de la Nouvelle-Calédonie
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pour <strong>la</strong> première fois (Guil<strong>la</strong>ume 1983). En 1998, lors <strong>de</strong> <strong>la</strong> vague <strong>de</strong> chaleur majeure qui a touché<br />
l’ensemble <strong>de</strong> l’Océan Indien, les coraux <strong>de</strong> La Réunion ont été re<strong>la</strong>tivement épargnés. Le<br />
b<strong>la</strong>nchissement est resté modéré dans cette île, alors que les récifs <strong>de</strong> <strong>la</strong> région occi<strong>de</strong>ntale <strong>de</strong><br />
l’Océan Indien ont été sévèrement b<strong>la</strong>nchis avec une mortalité corallienne très élevée (cf. encadré<br />
3.8) (Quod, 1999). Depuis cette date, quelques épiso<strong>de</strong>s mineurs <strong>de</strong> b<strong>la</strong>nchissement ont été observés<br />
<strong>de</strong> manière récurrente à La Réunion en 2001 (Turquet 2002), en 2003 (Turquet 2003), en 2004 (Nicet<br />
et Turquet, 2004), puis à nouveau en 2005. Le suivi <strong>de</strong> l’état <strong>de</strong>s récifs est réalisé par le Parc Marin <strong>de</strong><br />
La Réunion, en col<strong>la</strong>boration avec le Laboratoire d’Écologie Marine <strong>de</strong> l’<strong>Université</strong> <strong>de</strong> La Réunion.<br />
Une multiplication <strong>de</strong>s épiso<strong>de</strong>s <strong>de</strong> b<strong>la</strong>nchissement pourrait affaiblir sérieusement les coraux <strong>de</strong> l’île,<br />
avec <strong>de</strong>s conséquences pour l’ensemble <strong>de</strong> <strong>la</strong> faune associée et pour <strong>la</strong> protection <strong>de</strong>s côtes face à <strong>la</strong><br />
houle. De même, l’élévation du niveau marin entraînera probablement une érosion <strong>de</strong>s p<strong>la</strong>ges et <strong>de</strong>s<br />
écosystèmes côtiers. La combinaison <strong>de</strong> ces phénomènes et d'une hausse du nombre et <strong>de</strong> l'intensité<br />
<strong>de</strong>s cyclones risque <strong>de</strong> provoquer <strong>de</strong> graves conséquences pour les espaces côtiers. Cependant, il<br />
n’existe pas encore <strong>de</strong> projections globales ou <strong>de</strong> suivi précis <strong>de</strong> ces espaces.<br />
Implications socio-économiques – Sur l’île <strong>de</strong> La Réunion, 82 % <strong>de</strong> <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion est concentrée<br />
sur <strong>la</strong> frange littorale, où <strong>la</strong> <strong>de</strong>nsité est trois à quatre fois supérieure à <strong>la</strong> <strong>de</strong>nsité moyenne <strong>de</strong> l’île.<br />
L’élévation du niveau marin, l'amoindrissement du rôle protecteur du récif corallien et l'augmentation<br />
<strong>de</strong>s phénomènes cycloniques auront donc potentiellement un impact sur les infrastructures <strong>de</strong>s zones<br />
basses.<br />
Le secteur touristique <strong>de</strong> La Réunion est a priori moins vulnérable au changement climatique que celui<br />
<strong>de</strong>s îles <strong>de</strong>s Caraïbes ou <strong>de</strong> Polynésie, car il est n’est pas exclusivement lié à <strong>la</strong> qualité <strong>de</strong>s p<strong>la</strong>ges et<br />
<strong>de</strong>s récifs coralliens. Certains atouts touristiques <strong>de</strong> l'île, comme les paysages volcaniques,<br />
subsisteront quoi qu'il arrive. Cependant une dégradation <strong>de</strong>s p<strong>la</strong>ges <strong>de</strong> l’île réduirait tout <strong>de</strong> même<br />
son attractivité, et il ne faut pas exclure qu'à terme les paysages naturels du Parc National soient<br />
fortement affectés. De même, une aggravation <strong>de</strong>s phénomènes cycloniques pourrait dégra<strong>de</strong>r les<br />
infrastructures touristiques et l'image <strong>de</strong> La Réunion.<br />
Enfin, le changement climatique pourrait également avoir un impact négatif en matière <strong>de</strong> santé<br />
publique, à travers <strong>la</strong> recru<strong>de</strong>scence <strong>de</strong> ma<strong>la</strong>dies à transmission vectorielle ou le développement <strong>de</strong><br />
micro-algues nuisibles pour <strong>la</strong> santé humaine et les élevages marins (cf. encadré 3.2).<br />
Encadré 3.2 : Changement climatique et micro-algues toxiques<br />
En convertissant par <strong>la</strong> photosynthèse le CO2 <strong>de</strong> l’eau en composés organiques, les micro-algues<br />
sont à <strong>la</strong> base <strong>de</strong> <strong>la</strong> chaîne alimentaire marine. Mais certaines micro-algues, représentant 2 % <strong>de</strong><br />
cette famille biologique, sont capables <strong>de</strong> produire <strong>de</strong>s toxines pouvant empoisonner <strong>la</strong> faune marine<br />
et les humains (Sournia 1995). A La Réunion, un recensement <strong>de</strong>s micro-algues potentiellement<br />
nuisibles a été réalisé en 1999 (Hansen 2001). Au cours <strong>de</strong> cette étu<strong>de</strong>, 21 espèces <strong>de</strong> dinof<strong>la</strong>gellés<br />
benthiques ont été comptées dans l’île. Ce groupe d’algues inclut <strong>la</strong> plupart <strong>de</strong>s espèces toxiques<br />
responsables <strong>de</strong>s mortalités massives <strong>de</strong> poissons ou <strong>de</strong> certaines intoxications humaines. Les<br />
espèces du genre Chaetoceros, par exemple, sont munies d’épines et <strong>de</strong> soies pouvant endommager<br />
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