document de travail - Université de la Nouvelle-Calédonie
document de travail - Université de la Nouvelle-Calédonie
document de travail - Université de la Nouvelle-Calédonie
Create successful ePaper yourself
Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.
Les conséquences pour ces écosystèmes seront tout aussi graves, car les strates inférieures sont<br />
<strong>la</strong>rgement urbanisées et leur établissement sera impossible dans ces zones (cf. encadré 5.6).<br />
Enfin, une baisse <strong>de</strong>s précipitations en <strong>Nouvelle</strong>-<strong>Calédonie</strong> augmenterait les risques <strong>de</strong> feux <strong>de</strong> forêts<br />
et menacerait gravement les <strong>de</strong>rnières reliques <strong>de</strong> forêts sèches, <strong>de</strong>s écosystèmes très riches en<br />
biodiversité n’occupant plus que 1 % <strong>de</strong> leur surface d’origine (cf. encadré 4.8).<br />
Espèces exotiques envahissantes - En raison du développement du commerce international, <strong>de</strong><br />
l’augmentation <strong>de</strong>s voyages et <strong>de</strong>s échanges, les invasions d’espèces exotiques envahissantes se<br />
multiplient considérablement et exercent une pression croissante sur les écosystèmes naturels. Le<br />
changement climatique pourrait <strong>la</strong>rgement amplifier ce problème.<br />
Une modification <strong>de</strong>s conditions climatiques rendrait certains écosystèmes plus appropriés pour<br />
l’établissement ou <strong>la</strong> prolifération d’espèces exotiques, animales ou végétales. Par exemple, le<br />
réchauffement <strong>de</strong>s Kerguelen <strong>de</strong>puis les années 1970 a favorisé <strong>la</strong> prolifération d’une mouche bleue<br />
(Calliphora vicina) et <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux espèces <strong>de</strong> p<strong>la</strong>ntes, un pissenlit (Taraxacum erythrospermum) et un<br />
stel<strong>la</strong>ire (Stel<strong>la</strong>ria alsine), qui représentent une pression importante pour <strong>la</strong> faune et <strong>la</strong> flore locale (cf.<br />
encadré 7.6).<br />
D’autre part, le changement climatique pourrait aussi supprimer certaines barrières physiques qui<br />
empêchent <strong>la</strong> progression d’espèces envahissantes. Par exemple, <strong>la</strong> fonte <strong>de</strong>s g<strong>la</strong>ciers dans les<br />
régions po<strong>la</strong>ires permettrait à <strong>de</strong>s espèces envahissantes <strong>de</strong> coloniser <strong>de</strong> nouveaux espaces qui leur<br />
étaient jusqu’alors inaccessibles. C’est le cas <strong>de</strong>s rats en Géorgie du Sud qui affectent les popu<strong>la</strong>tions<br />
d’oiseaux marins (cf. section Géorgie du Sud).<br />
Enfin, une modification du régime <strong>de</strong>s vents favoriserait <strong>la</strong> dispersion d’espèces exotiques entraînées<br />
par voie éolienne. Aux Canaries, les invasions <strong>de</strong> criquets pèlerins pourraient être plus fréquentes en<br />
raison d’un renforcement <strong>de</strong>s vents <strong>de</strong> sud-ouest venant d’Afrique, accompagné d’une augmentation<br />
<strong>de</strong>s températures (cf. encadré 5.1).<br />
Oiseaux - Hautement sensibles au climat et aux conditions météorologiques, les oiseaux sont<br />
d’excellents indicateurs <strong>de</strong>s changements climatiques globaux (Berthold 2004). De nombreuses<br />
étu<strong>de</strong>s font état d’un changement récent <strong>de</strong> <strong>la</strong> saisonnalité <strong>de</strong>s oiseaux migrateurs à travers le mon<strong>de</strong><br />
(Lehikoinen 2004). La pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> ponte et <strong>de</strong> migration <strong>de</strong>s oiseaux est intimement liée à l’alternance<br />
<strong>de</strong>s saisons, et une modification <strong>de</strong>s conditions climatiques globale entraîne une modification<br />
importante <strong>de</strong>s cycles biologiques <strong>de</strong> ces espèces, altérant souvent leurs capacités <strong>de</strong> reproduction et<br />
<strong>de</strong> survie (Sanz 2003). Sur 119 espèces d’oiseaux migrateurs étudiées en Europe, 54 % ont déjà<br />
montré un déclin soutenu ou parfois même très sévère entre 1970 et 2000. Le changement climatique<br />
est présenté comme le facteur responsable majeur <strong>de</strong> ce déclin (San<strong>de</strong>rson 2006).<br />
Aux Chagos dans l’océan Indien, une diminution importante <strong>de</strong> l’abondance d’une dizaine espèces<br />
d’oiseaux marins a été observée <strong>de</strong>puis dix ans. Les popu<strong>la</strong>tions <strong>de</strong> Noddi à bec grêle (Anous<br />
tenuirostris) ont par exemple diminué <strong>de</strong> 91 % entre 1996 et 2006. Un changement <strong>de</strong> saisonnalité dû<br />
au changement climatique pourrait expliquer en partie cette baisse. Une diminution <strong>de</strong>s ressources<br />
27