document de travail - Université de la Nouvelle-Calédonie
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complexe (Gordon, Haynes & Hubbard 2007). Le recul <strong>de</strong>s g<strong>la</strong>ciers et le réchauffement <strong>de</strong>s<br />
températures pourraient ouvrir <strong>de</strong> nouveaux espaces <strong>de</strong> colonisation pour les espèces envahissantes<br />
déjà présentes sur les îles, et notamment les rats. Ceci est particulièrement important lorsque <strong>de</strong>s<br />
g<strong>la</strong>ciers dont le front arrivait dans <strong>la</strong> mer reculent et voient leur front se terminer sur <strong>la</strong> terre ferme, ce<br />
qui ouvre <strong>de</strong>s espaces jusqu’à alors inaccessibles. La réduction <strong>de</strong> <strong>la</strong> couverture <strong>de</strong> g<strong>la</strong>ce, et<br />
notamment <strong>de</strong> <strong>la</strong> banquise, entraîne également un déclin <strong>de</strong> <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion <strong>de</strong> krill <strong>de</strong>s eaux du<br />
territoire. Les <strong>de</strong>nsités <strong>de</strong> krill <strong>de</strong>s eaux <strong>de</strong> <strong>la</strong> Géorgie du Sud sont particulièrement élevées ; <strong>la</strong> zone<br />
du sud-ouest <strong>de</strong> l’At<strong>la</strong>ntique contient plus <strong>de</strong> 50 % <strong>de</strong>s stocks <strong>de</strong> krill <strong>de</strong> l’océan Austral. Mais ces<br />
popu<strong>la</strong>tions ont fortement décliné dans cette région (Atkinson 2004), provoquant <strong>de</strong>s effets indirects<br />
sur l’ensemble <strong>de</strong>s écosystèmes marins (cf. encadré 7.4). Par ailleurs, le réchauffement <strong>de</strong> l’océan<br />
pourrait avoir <strong>de</strong>s impacts importants sur les invertébrés marins et les poissons via leurs limites<br />
physiologiques maximales. Certaines espèces po<strong>la</strong>ires qui sont hautement spécialisées n’auraient<br />
d’autres choix que <strong>de</strong> migrer dans <strong>de</strong>s eaux plus froi<strong>de</strong>s car elles ne peuvent pas s’adapter à une<br />
hausse <strong>de</strong>s températures.<br />
Encadré 7.6 : Le krill en déclin<br />
Les popu<strong>la</strong>tions <strong>de</strong> krill d’Antarctique (Euphausia superba), un crustacé à <strong>la</strong> base <strong>de</strong> <strong>la</strong> chaîne<br />
alimentaire, ont décliné <strong>de</strong> 80 % <strong>de</strong>puis les années 1970 dans l’océan Austral (Atkinson 2004).<br />
L’explication <strong>la</strong> plus probable <strong>de</strong> ce déclin est <strong>la</strong> réduction importante <strong>de</strong> <strong>la</strong> surface <strong>de</strong> banquise <strong>de</strong><br />
cette région, vraisemb<strong>la</strong>blement provoquée par le changement climatique. Le krill se nourrit d’algues<br />
microscopiques qui se développent sous <strong>la</strong> surface <strong>de</strong> <strong>la</strong> banquise, agissant comme une sorte <strong>de</strong><br />
nurserie. Ces algues sont relâchées dans l’océan au moment <strong>de</strong> <strong>la</strong> fonte <strong>de</strong> <strong>la</strong> banquise en été. La<br />
péninsule Antarctique, qui s’est réchauffée <strong>de</strong> 2,5°C <strong>de</strong>puis 50 ans, a connu une réduction marquée<br />
<strong>de</strong> <strong>la</strong> surface <strong>de</strong> banquise. Avec une diminution <strong>de</strong> cette couverture <strong>de</strong> g<strong>la</strong>ce, moins d’algues sont<br />
relâchées en été, ce qui limite les ressources du krill pour se développer. Le même phénomène a été<br />
observé dans les régions po<strong>la</strong>ires <strong>de</strong> l’hémisphère Nord. La diminution <strong>de</strong>s popu<strong>la</strong>tions <strong>de</strong> krill, à <strong>la</strong><br />
base <strong>de</strong> <strong>la</strong> chaîne alimentaire, induit <strong>de</strong>s effets sur l’ensemble <strong>de</strong>s écosystèmes marins <strong>de</strong>s régions<br />
po<strong>la</strong>ires. Leur déclin pourrait affecter les stocks <strong>de</strong> prédateurs pé<strong>la</strong>giques supérieurs, les mammifères<br />
marins et les popu<strong>la</strong>tions <strong>de</strong> manchots qui dépen<strong>de</strong>nt directement <strong>de</strong> ces ressources (cf. encadré<br />
7.5).<br />
Encadré 7.7 : Les baleines bleues en péril<br />
La baleine bleue (Ba<strong>la</strong>enoptera musculus), qui peuple les eaux froi<strong>de</strong>s <strong>de</strong> l’At<strong>la</strong>ntique Sud en été, est<br />
le plus gros animal vivant sur terre (20 à 34 mètres <strong>de</strong> long pour 100 à 190 tonnes). Cette espèce<br />
emblématique pourrait être menacée par les effets indirects du changement climatique. En raison <strong>de</strong><br />
l’augmentation <strong>de</strong> <strong>la</strong> température qui touche l’Antarctique, <strong>la</strong> banquise entourant ce continent est en<br />
train <strong>de</strong> fortement diminuer. Ce phénomène menace les popu<strong>la</strong>tions <strong>de</strong> krill, <strong>de</strong>s petits crustacés<br />
marins dont <strong>la</strong> baleine bleue se nourrit pendant sa pério<strong>de</strong> d’alimentation estivale (cf. encadré 7.4).<br />
Une équipe <strong>de</strong> chercheurs a suivi les popu<strong>la</strong>tions <strong>de</strong>s prédateurs du krill en Géorgie du Sud <strong>de</strong> 1980 à<br />
2000 et a observé une diminution <strong>de</strong> <strong>la</strong> taille et <strong>de</strong> <strong>la</strong> capacité <strong>de</strong> reproduction <strong>de</strong> toutes les espèces<br />
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