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document de travail - Université de la Nouvelle-Calédonie

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pas d’observation ou <strong>de</strong> projection <strong>de</strong>s impacts du changement climatique sur les écosystèmes<br />

terrestres. Cependant, un impact potentiel sur les forêts sèches, déjà fortement dégradées, a été<br />

mentionné à plusieurs reprises par les experts consultés (encadré 4.8).<br />

Encadré 4.7 : Impact <strong>de</strong>s cyclones sur les récifs, le cas d’Erica en <strong>Nouvelle</strong>-<strong>Calédonie</strong><br />

Le cyclone Erica, <strong>de</strong> catégorie 5, a touché violement le parc marin du sud <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Nouvelle</strong>-<strong>Calédonie</strong> le<br />

14 mars 2003. Un cyclone d’une telle intensité n’est pas commun pour <strong>la</strong> région. Les coraux du parc<br />

ont été étudiés sur neuf stations quelques jours avant le cyclone (8-11 mars 2003), quelques jours<br />

après (23 mars-15 avril 2003) et enfin 20 mois plus tard (14-16 novembre 2004). Le cyclone a eu un<br />

impact important sur les formations récifales et les popu<strong>la</strong>tions <strong>de</strong> poissons du parc. Les formations<br />

coralliennes fragiles (coraux à branches, coraux tubu<strong>la</strong>ires et folioses) ont diminué <strong>de</strong> manière<br />

significative, entraînant une perte d’habitat pour les popu<strong>la</strong>tions <strong>de</strong> poissons. La richesse <strong>de</strong>s<br />

poissons exploités commercialement et <strong>de</strong>s poissons papillons a été considérablement affectée par le<br />

passage d’Erica. Vingt mois après le cyclone, les récifs ne se sont pas régénérés et les coraux cassés<br />

se sont transformés en débris colonisés par les algues. L’impact du cyclone mesuré à moyen terme<br />

s’est révélé encore plus fort qu’à court terme. Vingt mois après le cyclone, <strong>la</strong> richesse et <strong>la</strong> <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong><br />

poissons étaient plus basses qu’avant le cyclone, et plus basses encore que celles mesurées<br />

quelques jours après le cyclone. De plus, une composition en espèces différente a été observée à<br />

moyen terme. Les poissons herbivores associés aux débris et les espèces benthiques se nourrissant<br />

<strong>de</strong> macro-invertébrés ont remp<strong>la</strong>cé les poissons associés aux coraux. Les coraux <strong>de</strong> <strong>Nouvelle</strong>-<br />

<strong>Calédonie</strong> ne sont pas adaptés aux cyclones d’une telle intensité, les impacts immédiats <strong>de</strong> ces<br />

événements sur les récifs sont importants et dégra<strong>de</strong>nt profondément les récifs à court et moyen<br />

terme. Une intensification <strong>de</strong>s cyclones dans <strong>la</strong> région, annoncée par le GIEC, pourrait modifier <strong>de</strong><br />

manière irréversible les formations coralliennes et <strong>la</strong> composition en espèces <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Nouvelle</strong>-<br />

<strong>Calédonie</strong> (Wantiez 2006).<br />

Encadré 4.8 : Les forêts sèches <strong>de</strong> <strong>Nouvelle</strong>-<strong>Calédonie</strong> menacées par les incendies<br />

Les forêts sèches <strong>de</strong> <strong>Nouvelle</strong>-<strong>Calédonie</strong> couvraient autrefois toute <strong>la</strong> côte ouest <strong>de</strong> l’île jusqu’à 300<br />

mètres d’altitu<strong>de</strong>, ce qui représentait environ un quart du territoire. Ces habitats ne subsistent<br />

maintenant que par quelques <strong>la</strong>mbeaux dispersés totalisant 45 km², soit 1 % <strong>de</strong> <strong>la</strong> surface d’origine<br />

(Gargominy). Ces forêts sèches relictuelles sont une zone prioritaire <strong>de</strong> conservation. Elles accueillent<br />

262 espèces <strong>de</strong> p<strong>la</strong>ntes endémiques, dont une soixantaine est présente exclusivement dans ces<br />

habitats (ref site forêts sèches). Il s’agit d’espèces particulièrement bien adaptées à <strong>la</strong> sécheresse,<br />

comme par exemple le tiaré <strong>de</strong>s forêts sèches (Gar<strong>de</strong>nia urvillei). Une faune spécifique <strong>de</strong> reptiles,<br />

d’oiseaux et d’invertébrés est associée à ces forêts sèches avec notamment 33 espèces <strong>de</strong> papillons<br />

strictement endémiques <strong>de</strong> ces écosystèmes. Les forêts sèches, déjà extrêmement dégradées, ont un<br />

potentiel <strong>de</strong> résilience très limité face aux agressions. Elles sont encore menacées par les pressions<br />

anthropiques telles que les feux <strong>de</strong> brousse, les espèces envahissantes (cerfs et cochons sauvages)<br />

et l’élevage extensif <strong>de</strong> bovins. Le changement climatique risque <strong>de</strong> diminuer davantage <strong>la</strong> résilience<br />

<strong>de</strong> ces habitats. Il n’existe pas <strong>de</strong> données d’observation ou <strong>de</strong> projections <strong>de</strong>s impacts du<br />

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