document de travail - Université de la Nouvelle-Calédonie
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chouette Shoco (Athene cunicu-<strong>la</strong>ria arubensis) endémique <strong>de</strong> l’île, 12 espèces <strong>de</strong> reptiles, dont trois<br />
sont menacées (notamment le lézard bleu Cnemidiphonus arubensis et le crotal d’Aruba Crotalis<br />
unicolor), et enfin 176 espèces <strong>de</strong> poissons communs. Aruba est mondialement connue pour ses<br />
p<strong>la</strong>ges <strong>de</strong> sable b<strong>la</strong>nc, situées principalement à l’ouest et au sud <strong>de</strong> l’île. Les récifs sont re<strong>la</strong>tivement<br />
limités, beaucoup moins développés qu’à Bonaire et Curaçao, car l’île est située sur <strong>la</strong> p<strong>la</strong>que<br />
continentale. Aruba accueille une popu<strong>la</strong>tion <strong>de</strong> tortues marines particulièrement riche, avec <strong>la</strong><br />
présence <strong>de</strong> quatre espèces qui viennent pondre sur les p<strong>la</strong>ges <strong>de</strong> l’île. Il n’existe pas d’aire marine<br />
protégée à Aruba.<br />
Impact du changement climatique sur <strong>la</strong> biodiversité - La vulnérabilité d’Aruba face aux risques<br />
climatiques a été très peu étudiée. L’île est globalement <strong>de</strong> basse altitu<strong>de</strong>, elle est donc<br />
particulièrement vulnérable à l’élévation potentielle du niveau <strong>de</strong> <strong>la</strong> mer. Les p<strong>la</strong>ges et les côtes du<br />
sud-ouest <strong>de</strong> l’île sont menacées. Ces habitats remarquables servent <strong>de</strong> sites <strong>de</strong> nidification pour les<br />
tortues (cf. encadré 2.11). Les récifs coralliens <strong>de</strong> <strong>la</strong> côte nord <strong>de</strong> l’île seront certainement touchés par<br />
le réchauffement <strong>de</strong>s eaux et l’intensification <strong>de</strong>s cyclones, ce qui pourrait entraîner indirectement une<br />
diminution <strong>de</strong> <strong>la</strong> protection <strong>de</strong> l’île. Aruba était située jusque-ici en <strong>de</strong>hors <strong>de</strong> <strong>la</strong> ceinture officielle <strong>de</strong>s<br />
cyclones. Cependant, l’île a été récemment touchée par les cyclones Lenny en 1999, Ivan en 2004 et<br />
Félix en 2007. Les dégâts enregistrés n’étaient que très minimes, mais pourront potentiellement être<br />
plus intenses à l’avenir, les écosystèmes ne sont en effet pas préparés à ce type d’agression.<br />
Encadré 2.11 : Tortues marines en danger, suivis à Aruba<br />
L’île d’Aruba présente une gran<strong>de</strong> variété <strong>de</strong> tortues marines menacées. Chaque année, <strong>de</strong> mars à<br />
août, les tortues imbriquées, vertes, caouannes et <strong>la</strong> plus gran<strong>de</strong> <strong>de</strong> toutes les tortues marines, <strong>la</strong><br />
tortue luth, voyagent <strong>de</strong>s milliers <strong>de</strong> kilomètres pour venir pondre leurs œufs sur les p<strong>la</strong>ges <strong>de</strong> l’île.<br />
Après une incubation d'environ <strong>de</strong>ux mois, les jeunes tortues éclosent et se dirigent instinctivement<br />
vers <strong>la</strong> mer. Elles sont très vulnérables aux prédateurs et seulement une sur mille en moyenne<br />
parviendra à l'âge <strong>de</strong> <strong>la</strong> maturité sexuelle (environ 30 ans). Ces tortues reviennent généralement<br />
pondre sur <strong>la</strong> p<strong>la</strong>ge où elles sont nées, elles utilisent le champ magnétique <strong>de</strong> <strong>la</strong> terre pour retrouver<br />
leur chemin au cours <strong>de</strong> leur long voyage en mer. Les principaux sites <strong>de</strong> ponte à Aruba sont Eagle<br />
Beach, Palm Beach et Andicuri. Des volontaires <strong>de</strong> l’association Turtle Watch assure un suivi<br />
bénévole <strong>de</strong>s popu<strong>la</strong>tions <strong>de</strong> tortue luth. Les p<strong>la</strong>ges sont patrouillées à l’aube pour trouver <strong>de</strong>s traces<br />
<strong>de</strong> cette espèce et <strong>de</strong>s nids potentiels (Turtle watch). A travers l’intensification <strong>de</strong>s cyclones,<br />
l’élévation du niveau <strong>de</strong> <strong>la</strong> mer et <strong>la</strong> dégradation <strong>de</strong>s récifs, le changement climatique entraînera<br />
probablement une érosion significative <strong>de</strong>s p<strong>la</strong>ges <strong>de</strong> l’île d’Aruba, dont dépen<strong>de</strong>nt ces popu<strong>la</strong>tions <strong>de</strong><br />
tortues. Une étu<strong>de</strong> récente montre qu’une élévation du niveau marin <strong>de</strong> 0,5 mètres entraînerait <strong>la</strong><br />
disparition d’environ un tiers <strong>de</strong>s p<strong>la</strong>ges <strong>de</strong>s Caraïbes, et avec elles <strong>de</strong> nombreux sites <strong>de</strong> pontes<br />
(Fish 2005). Ainsi, le changement climatique est une menace majeure pour les tortues d’Aruba, qui<br />
vient se greffer aux pressions traditionnelles qui pèsent sur ces espèces : en particulier le braconnage,<br />
<strong>la</strong> pollution lumineuse sur les fronts <strong>de</strong> p<strong>la</strong>ges qui désorientent les tortues juvéniles, et <strong>la</strong> dégradation<br />
ou <strong>la</strong> sur-fréquentation <strong>de</strong>s sites <strong>de</strong> ponte.<br />
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