document de travail - Université de la Nouvelle-Calédonie
document de travail - Université de la Nouvelle-Calédonie
document de travail - Université de la Nouvelle-Calédonie
You also want an ePaper? Increase the reach of your titles
YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.
également 11 espèces <strong>de</strong> reptiles terrestres (dont <strong>de</strong>ux endémiques) et 10 espèces <strong>de</strong> chauvessouris<br />
indigènes. Elle abrite un amphibien géant remarquable Leptodactylus fal<strong>la</strong>x, désigné<br />
localement comme « mountain chicken », le « poulet <strong>de</strong> montagne ». Il s’agit <strong>de</strong> <strong>la</strong> secon<strong>de</strong> plus<br />
gran<strong>de</strong> espèce <strong>de</strong> grenouille au mon<strong>de</strong>. Aujourd’hui confinée aux îles <strong>de</strong> Montserrat et <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
Dominique, cette espèce est également listée "en danger critique d'extinction" sur <strong>la</strong> Liste Rouge <strong>de</strong><br />
l'UICN. (cf. encadré 2.21). On note <strong>la</strong> présence <strong>de</strong> récifs coralliens répartis autour <strong>de</strong> l’île <strong>de</strong><br />
Montserrat, principalement sur les côtes ouest et nord. L’île est une zone <strong>de</strong> nidification pour les<br />
tortues vertes, imbriquées et luth. Il n’existe pas <strong>de</strong> Parc National à Montserrat. La zone <strong>de</strong> Centre<br />
Hills, bien que <strong>la</strong>rgement privée, est une réserve forestière.<br />
Pressions existantes - L’activité volcanique a eu un impact important sur <strong>la</strong> biodiversité indigène <strong>de</strong><br />
Montserrat. L’éruption <strong>de</strong> 1995 a gravement endommagé <strong>de</strong> nombreuses zones ayant une importance<br />
spéciale en termes <strong>de</strong> conservation, y compris le premier site Ramsar <strong>de</strong> l’île, les récifs coralliens et<br />
une gran<strong>de</strong> surface <strong>de</strong> forêts naturelles. Historiquement, <strong>la</strong> biodiversité <strong>de</strong> Montserrat a aussi été<br />
sérieusement affectée par <strong>la</strong> dégradation <strong>de</strong>s habitats provoquée par les premiers colons. Une gran<strong>de</strong><br />
partie <strong>de</strong> <strong>la</strong> forêt naturelle a été détruite pour l’agriculture et l’exploitation forestière. Les espèces<br />
introduites exercent également une pression majeure sur <strong>la</strong> biodiversité, en particulier les rats, qui<br />
sont <strong>de</strong>venus les prédateurs <strong>de</strong>s orioles et <strong>de</strong>s « poulets <strong>de</strong> montagne ». Enfin, tous les récifs<br />
coralliens <strong>de</strong> Montserrat sont menacés par les activités humaines (Bryant 1998). Les menaces les<br />
plus fortes sont <strong>la</strong> surpêche et <strong>la</strong> sédimentation.<br />
Impacts du changement climatique sur <strong>la</strong> biodiversité - L’activité volcanique est <strong>de</strong> loin <strong>la</strong> menace<br />
<strong>la</strong> plus importante à <strong>la</strong>quelle l’île <strong>de</strong> Montserrat doit faire face. Le changement climatique ne<br />
représente qu’une menace mineure face au danger permanent et potentiellement dévastateur du<br />
volcanisme. Cependant, <strong>la</strong> zone forestière <strong>de</strong> Centre Hills, seule zone épargnée par les éruptions<br />
récentes, pourrait être affectée par les variations <strong>de</strong> températures et <strong>de</strong> précipitations. Les espèces<br />
endémiques <strong>de</strong> cette zone, comme l’oriole <strong>de</strong> Montserrat, n’auront pas <strong>de</strong> possibilité <strong>de</strong> migration. La<br />
multiplication <strong>de</strong>s cyclones aura probablement un impact important sur les p<strong>la</strong>ges <strong>de</strong> l’île, et<br />
indirectement sur les tortues marines se reproduisant sur ces sites. En 1989, le cyclone Hugo a<br />
provoqué une forte érosion <strong>de</strong>s p<strong>la</strong>ges <strong>de</strong> Montserrat, mais aucun suivi scientifique précis ne permet<br />
<strong>de</strong> quantifier cet impact. Toutefois, une étu<strong>de</strong> du ministre <strong>de</strong> l’agriculture montre qu’entre 1990 et<br />
1996, sous l’influence <strong>de</strong>s cyclones Iris, Luis et Marilyn, six p<strong>la</strong>ges <strong>de</strong> Montserrat ont été érodées à<br />
hauteur <strong>de</strong> 21 % <strong>de</strong> leur surface en moyenne, ce qui correspond à une perte nette <strong>de</strong> 8 mètres <strong>de</strong><br />
<strong>la</strong>rgeur <strong>de</strong> p<strong>la</strong>ge. L’élévation du niveau <strong>de</strong> <strong>la</strong> mer et <strong>la</strong> pression <strong>de</strong>s cyclones auront probablement un<br />
impact sur le <strong>de</strong>rnier fragment <strong>de</strong> mangrove encore présent sur l’île à Carr’s bay, ainsi que sur les<br />
coraux <strong>de</strong> Montserrat. Mais, il n’existe pas <strong>de</strong> données <strong>de</strong> suivi <strong>de</strong> l’état <strong>de</strong>s récifs. On attend<br />
également <strong>de</strong>s répercussions du changement climatique sur le « poulet <strong>de</strong> montagne », espèce<br />
emblématique <strong>de</strong> l’île (cf. encadré 2.21). Enfin, une étu<strong>de</strong> a décrit les conséquences du cyclone Hugo<br />
sur les popu<strong>la</strong>tions <strong>de</strong> chauves-souris <strong>de</strong> l’île : une multiplication <strong>de</strong>s événements climatiques<br />
extrêmes pourrait mettre en danger d’extinction ces espèces déjà fortement menacées.<br />
75