document de travail - Université de la Nouvelle-Calédonie
document de travail - Université de la Nouvelle-Calédonie
document de travail - Université de la Nouvelle-Calédonie
You also want an ePaper? Increase the reach of your titles
YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.
(encadré 4.8). La forêt humi<strong>de</strong> <strong>de</strong> lest <strong>de</strong> l’île occupait 70 % du territoire ; elle n’en recouvre<br />
aujourd’hui plus que 21 %. Les feux ravagent encore quelques dizaines <strong>de</strong> milliers d’hectares chaque<br />
année. A cette menace s’est ajoutée <strong>la</strong> pression croissante <strong>de</strong>s espèces envahissantes comme le<br />
cerf, le cochon, le chien, le rat, et même <strong>la</strong> fourmi électrique (Wasmania auropunctata) qui exercent<br />
une pression considérable sur <strong>la</strong> flore et <strong>la</strong> faune locales. De même, les espèces végétales<br />
envahissantes comme le Lantana camara, le goyavier <strong>de</strong> Chine (Psidium cattleianum) et le Niaouli<br />
(Me<strong>la</strong>leuca quinquenervia) étouffent <strong>la</strong> flore indigène. Les feux <strong>de</strong> brousse et le surpâturage<br />
provoquent une érosion <strong>de</strong>s bassins versant et une sédimentation terrigène qui affectent les récifs. Ce<br />
phénomène représente, en pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> crues cycloniques, <strong>la</strong> plus importante source <strong>de</strong> dégradation<br />
pour le littoral, les récifs frangeants et le <strong>la</strong>gon, en particulier sur <strong>la</strong> côte est. De plus, l’érosion est<br />
fortement accentuée par l’activité minière dans les zones d’exploitation du nickel. L’impact <strong>de</strong> cette<br />
activité sur les récifs autour <strong>de</strong> l’île n’a pas été évalué. Une étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’érosion à l’échelle d’un bassin<br />
versant (Ouenghi) a été réalisée par l’IRD en 1991. En 28 ans, <strong>la</strong> somme <strong>de</strong>s apports soli<strong>de</strong>s résultant<br />
<strong>de</strong> l’érosion naturelle et <strong>de</strong> l’exploitation minière a été évaluée à 1 000 000 m 3 , ce qui a fait progresser<br />
le <strong>de</strong>lta vers le <strong>la</strong>gon sur une distance <strong>de</strong> 300 à 400 mètres et sur un front <strong>de</strong> 3 kilomètres,<br />
enfouissant les récifs coralliens sous les sédiments sur une superficie <strong>de</strong> 100 hectares (Danloux<br />
1991). L’exploitation du nickel est un sujet politique extrêmement sensible, car même s’il génère une<br />
pollution et une sédimentation importante du <strong>la</strong>gon, il reste le premier secteur économique <strong>de</strong> l’île.<br />
4.3.2) MENACES NOUVELLES DU CHANGEMENT CLIMATIQUE<br />
Impacts sur <strong>la</strong> biodiversité - Les données existantes sur les impacts potentiels ou observés du<br />
changement climatique en <strong>Nouvelle</strong>-<strong>Calédonie</strong> sont extrêmement limitées. L’impact majeur constaté<br />
est indubitablement <strong>la</strong> dégradation <strong>de</strong>s récifs coralliens suite aux épiso<strong>de</strong>s <strong>de</strong> b<strong>la</strong>nchissement<br />
successifs. De janvier à mars 1996, suite à une anomalie positive <strong>de</strong>s températures <strong>de</strong> l’eau, un<br />
phénomène <strong>de</strong> b<strong>la</strong>nchissement a affecté les coraux <strong>de</strong> <strong>Nouvelle</strong>-<strong>Calédonie</strong>. Autour <strong>de</strong> Nouméa, les<br />
taux <strong>de</strong> mortalité corallienne ont atteint 80 %, voire 90 % sur certains p<strong>la</strong>tiers peu profonds (Richer <strong>de</strong><br />
Forges 1997). Les récifs coralliens ont également été affectés par les cyclones qui ont secoué le<br />
territoire. L’impact du cyclone Erica en 2003 sur les récifs et les popu<strong>la</strong>tions <strong>de</strong> poissons a été mesuré<br />
avec précision (encadré 4.7). Une augmentation <strong>de</strong> l’intensité <strong>de</strong> ces événements climatiques<br />
exceptionnels risque d’accélérer davantage <strong>la</strong> dégradation <strong>de</strong>s récifs. Une autre étu<strong>de</strong> montre qu’un<br />
climat plus humi<strong>de</strong> et plus chaud, avec une augmentation <strong>de</strong>s précipitations et du ruissellement,<br />
pourrait toucher <strong>la</strong> taille <strong>de</strong>s poissons <strong>de</strong> récif (Kulbicky 1996). En effet, le lessivage <strong>de</strong>s nutriments du<br />
sol entraînés vers le <strong>la</strong>gon augmente <strong>la</strong> turbidité <strong>de</strong> l’eau, diminue <strong>la</strong> pénétration <strong>de</strong> <strong>la</strong> lumière et<br />
modifie <strong>la</strong> structure <strong>de</strong>s habitats et <strong>de</strong>s ressources alimentaires <strong>de</strong>s poissons <strong>de</strong> récif. D’autre part,<br />
l’élévation du niveau <strong>de</strong> <strong>la</strong> mer menace les p<strong>la</strong>ges et les écosystèmes côtiers <strong>de</strong> <strong>Nouvelle</strong>-<strong>Calédonie</strong>.<br />
Les estuaires et les îles basses risquent d’être particulièrement affectés, et ce plus spécialement lors<br />
<strong>de</strong>s épiso<strong>de</strong>s cycloniques. L’île d’Ouvéa semble <strong>la</strong> plus menacée, ainsi que certaines p<strong>la</strong>ines côtières<br />
et les estuaires bordés <strong>de</strong> mangrove <strong>de</strong> <strong>la</strong> côte ouest. La dégradation <strong>de</strong>s p<strong>la</strong>ges pourrait aussi<br />
perturber les popu<strong>la</strong>tions <strong>de</strong> tortues qui dépen<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> ces habitats pour leur reproduction. Il n’existe<br />
119