document de travail - Université de la Nouvelle-Calédonie
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“Les îles sont les meilleurs indicateurs <strong>de</strong> l’efficacité <strong>de</strong>s politiques environnementales internationales.<br />
L’humanité pourra mesurer ses succès ou ses échecs sur les îles en premier lieu ».<br />
James Alix Michel, prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong>s Seychelles (IUCN Global Is<strong>la</strong>nds Survey).<br />
En plus <strong>de</strong> sonner l’a<strong>la</strong>rme, l’outre-mer européen peut également montrer l’exemple. Les collectivités<br />
d’outre-mer sont parmi les premières régions touchées par le changement climatique ; elles seront<br />
donc aussi parmi les premières à s’adapter à ses effets et mettre en p<strong>la</strong>ce <strong>de</strong>s stratégies <strong>de</strong> réponses<br />
possibles. De plus, les îles sont <strong>de</strong> véritables modèles réduits <strong>de</strong> sociétés, <strong>de</strong>s échantillons miniatures<br />
<strong>de</strong> communautés. Elles sont donc plus faciles à analyser et à appréhen<strong>de</strong>r que <strong>de</strong>s systèmes plus<br />
complexes comme les continents, et elles évoluent plus facilement et plus rapi<strong>de</strong>ment que <strong>de</strong>s Etats.<br />
Ainsi les collectivités d’outre-mer peuvent jouer un rôle <strong>de</strong> véritables <strong>la</strong>boratoires d’idées pour créer et<br />
expérimenter <strong>de</strong>s politiques, stratégies, ou technologies d’atténuation ou d’adaptation face au<br />
changement climatique. Ces innovations, conçues et testées dans les îles peuvent ensuite être<br />
transférées et adaptées au reste <strong>de</strong> l’Europe. Avec l’ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’Union Européenne, les collectivités<br />
d’outre-mer pourraient <strong>de</strong>venir <strong>de</strong>s pôles d'excellence en matière <strong>de</strong> recherche pour le développement<br />
durable, <strong>de</strong> gestion <strong>de</strong>s écosystèmes, <strong>de</strong> protection <strong>de</strong> <strong>la</strong> biodiversité, d'énergies renouve<strong>la</strong>bles et<br />
d'adaptation au changement climatique.<br />
Parce que les îles sont parmi les premières régions touchées par le changement climatique, elles ont<br />
besoin <strong>de</strong> moyens spécifiques pour préparer leur adaptation. Parce qu’elles jouent le rôle d’indicateur,<br />
<strong>de</strong> sentinelle <strong>de</strong>s effets d’une modification du climat, elles ont besoin d’activités <strong>de</strong> recherche<br />
adaptées pour mesurer ces impacts. Parce qu’elles peuvent être <strong>de</strong>s pionniers <strong>de</strong> <strong>la</strong> gestion adaptée<br />
<strong>de</strong>s écosystèmes face aux nouvelles contraintes, <strong>de</strong>s terrains d’essais pour définir et tester <strong>de</strong><br />
nouvelles stratégies, elles ont besoin d’une considération politique particulière, et <strong>de</strong> financements<br />
appropriés. Pourtant, l’outre-mer est souvent oublié dans les débats politiques européens. Les<br />
moyens financiers pour une gestion durable <strong>de</strong> <strong>la</strong> biodiversité ne sont ni suffisants ni pérennes. Les<br />
enjeux <strong>de</strong> <strong>la</strong> biodiversité et du changement climatique ne sont pas assez pris en compte dans les<br />
perspectives <strong>de</strong>s politiques locales, nationales et européennes. Les acteurs <strong>de</strong>s collectivités<br />
concernées par les défis écologiques ne <strong>travail</strong>lent pas assez en réseau à l’échelle <strong>de</strong> l’Europe. Et<br />
enfin, <strong>la</strong> voix <strong>de</strong> l’outre-mer européen n’est pas assez forte dans les débats nationaux et<br />
internationaux, et dans les négociations re<strong>la</strong>tives à <strong>la</strong> biodiversité et au changement climatique.<br />
Face à ce constat, l’Union Internationale pour <strong>la</strong> Conservation <strong>de</strong> <strong>la</strong> Nature (UICN), en col<strong>la</strong>boration<br />
avec le Ministère <strong>de</strong> l’Intérieur, <strong>de</strong> l’Outre-mer et <strong>de</strong>s Collectivités territoriales, le Conseil Régional <strong>de</strong><br />
La Réunion et l’Observatoire National français <strong>de</strong>s Effets du Réchauffement Climatique (ONERC), a<br />
souhaité donner un véritable coup <strong>de</strong> projecteur sur les collectivités d’outre-mer européennes en<br />
organisant une conférence internationale sur le thème du changement climatique et <strong>de</strong> <strong>la</strong> perte <strong>de</strong><br />
biodiversité dans ces régions. La conférence, qui se déroulera du 7 au 11 juillet 2008 à l’île <strong>de</strong> La<br />
Réunion, a reçu <strong>la</strong> <strong>la</strong>bellisation officielle <strong>de</strong> <strong>la</strong> Prési<strong>de</strong>nce Française <strong>de</strong> l’Union Européenne. Elle<br />
rassemblera donc pour <strong>la</strong> première fois les 27 États membres autour d’une réflexion commune sur<br />
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