document de travail - Université de la Nouvelle-Calédonie
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1.5) IMPLICATIONS SOCIO-ECONOMIQUES<br />
Le changement climatique aura <strong>de</strong>s conséquences considérables sur le bien-être <strong>de</strong>s popu<strong>la</strong>tions<br />
humaines à travers ses effets physiques directs (comme les canicules, les cyclones ou l’élévation du<br />
niveau marin), mais aussi à travers les impacts <strong>de</strong> ce phénomène sur les ressources naturelles.<br />
L’économiste britannique Nicho<strong>la</strong>s Stern, dans son fameux rapport <strong>de</strong> 2006, a annoncé que si rien<br />
n’était fait pour enrayer le changement climatique, les pertes économiques liées à ce fléau seraient<br />
équivalentes à un déficit <strong>de</strong> 5 à 20 % du PIB mondial par an (Stern 2006).<br />
Infrastructures - Le nombre <strong>de</strong> cyclones <strong>de</strong> forte intensité a augmenté significativement au cours <strong>de</strong>s<br />
30 <strong>de</strong>rnières années dans <strong>la</strong> région Caraïbe. Une intensification <strong>de</strong> ces événements climatiques<br />
engendrera <strong>de</strong>s pertes économiques sérieuses pour les îles affectées (cf. section 2.9).<br />
L’élévation du niveau marin aura aussi <strong>de</strong>s impacts majeurs sur les infrastructures. En effet, dans les<br />
îles volcaniques, les popu<strong>la</strong>tions se concentrent généralement sur <strong>de</strong>s minces ban<strong>de</strong>s <strong>de</strong> p<strong>la</strong>ines <strong>de</strong><br />
faible altitu<strong>de</strong> entre l’océan et les montagnes escarpées, et les îles basses coralliennes ne dépassent<br />
rarement quelques mètres d’altitu<strong>de</strong>. Des exemples <strong>de</strong> simu<strong>la</strong>tion <strong>de</strong> <strong>la</strong> montée <strong>de</strong>s eaux ont été<br />
réalisés en Polynésie française et à Wallis et Futuna (cf. encadré 4.10).<br />
Agriculture – L’activité agricole contribue au phénomène <strong>de</strong> réchauffement climatique, principalement<br />
en raison <strong>de</strong> <strong>la</strong> déforestation pour l’expansion <strong>de</strong>s terres cultivables, mais aussi à cause <strong>de</strong>s<br />
émissions issues <strong>de</strong> <strong>la</strong> fabrication d’engrais et <strong>de</strong>s dégagements <strong>de</strong> méthane par les animaux<br />
d’élevages, plus nocifs que les émissions <strong>de</strong>s automobiles selon <strong>la</strong> FAO (FAO 2006). Néanmoins, ce<br />
secteur sera aussi l’une <strong>de</strong>s gran<strong>de</strong>s victimes du changement climatique. La diminution importante<br />
<strong>de</strong>s précipitations qui affectent <strong>de</strong> nombreuses régions du mon<strong>de</strong> entraînera une réduction importante<br />
<strong>de</strong> <strong>la</strong> productivité <strong>de</strong>s récoltes. En 2003, <strong>la</strong> production <strong>de</strong> céréales dans le mon<strong>de</strong> a diminué<br />
considérablement, résultant d’un déficit <strong>de</strong> 93 millions <strong>de</strong> tonnes sur les marchés mondiaux (USDA<br />
2003). Ce déclin s’explique en partie par les sécheresses qui ont touché <strong>de</strong> nombreux Etats<br />
producteurs cette année. Une étu<strong>de</strong> récente publiée dans Science montre que <strong>la</strong> région du sud <strong>de</strong><br />
l’Afrique pourrait perdre 30 % <strong>de</strong> ses capacités <strong>de</strong> production <strong>de</strong> maïs d’ici 2030 (Lobell 2008). D’autre<br />
part, l’agriculture mondiale pourrait aussi être directement affectée par une modification <strong>de</strong>s cycles<br />
<strong>de</strong>s cultures liées aux variations <strong>de</strong> températures, une augmentation <strong>de</strong> l’érosion liée à l’intensification<br />
<strong>de</strong>s précipitations intenses, une prolifération <strong>de</strong> pestes animales et végétales exotiques, et une<br />
diminution <strong>de</strong>s surfaces arables causée par l’élévation du niveau marin. La production <strong>de</strong>s<br />
biocarburants, pour tenter <strong>de</strong> réduire <strong>la</strong> combustion d’énergies fossiles, entrera en concurrence avec<br />
les productions traditionnelles et diminuera également les surfaces arables disponibles.<br />
Le secteur agricole <strong>de</strong> l’outre-mer européen n’est pas épargné par cette menace globale. Les<br />
cyclones aux Caraïbes ont engendré <strong>de</strong> lourds dégâts matériels pour le secteur agricole <strong>de</strong> <strong>la</strong> région,<br />
estimés à 115 millions d’euros pour les bananeraies <strong>de</strong> Martinique détruites à 100 % lors du passage<br />
du cyclone Dean en 2007 (PECE). Des étu<strong>de</strong>s dans <strong>la</strong> région Caraïbe montrent également que les<br />
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