document de travail - Université de la Nouvelle-Calédonie
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mâles pourrait être réduit, et ce<strong>la</strong> affecterait les capacités <strong>de</strong> reproduction <strong>de</strong> ces espèces (cf. encadré<br />
3.3).<br />
Phytop<strong>la</strong>ncton - Le phytop<strong>la</strong>ncton est une algue unicellu<strong>la</strong>ire flottant librement dans les couches<br />
supérieures <strong>de</strong>s océans. Il est à <strong>la</strong> base <strong>de</strong>s chaînes alimentaires marines en servant <strong>de</strong> nourriture au<br />
zoop<strong>la</strong>ncton (p<strong>la</strong>ncton animal), dont beaucoup <strong>de</strong> poissons se nourrissent à leur tour. Le<br />
phytop<strong>la</strong>ncton joue un rôle primordial dans le cycle général du carbone puisqu’il représente environ <strong>la</strong><br />
moitié <strong>de</strong> <strong>la</strong> photosynthèse mondiale (Behrenfeld 2006). Il piège une quantité considérable <strong>de</strong> CO2<br />
qu’il transforme en matière organique ensuite stockée dans les océans.<br />
Plusieurs étu<strong>de</strong>s récentes indiquent que le changement climatique, et particulièrement <strong>la</strong> réduction <strong>de</strong><br />
<strong>la</strong> circu<strong>la</strong>tion thermohaline, pourrait diminuer sérieusement <strong>la</strong> biomasse <strong>de</strong> phytop<strong>la</strong>ncton dans le<br />
mon<strong>de</strong> (cf. encadré 1.6). De plus, <strong>la</strong> diminution <strong>de</strong> <strong>la</strong> surface <strong>de</strong> banquise en Antarctique pourrait<br />
réduire <strong>la</strong> production <strong>de</strong> certaines espèces <strong>de</strong> phytop<strong>la</strong>ncton qui se développent sous <strong>la</strong> g<strong>la</strong>ce. Cette<br />
réduction pourrait avoir <strong>de</strong>s conséquences importantes pour le krill, une espèce <strong>de</strong> zoop<strong>la</strong>ncton<br />
simi<strong>la</strong>ire à une petite crevette, qui dépend <strong>de</strong> ces espèces <strong>de</strong> phytop<strong>la</strong>ncton (cf. encadré X). Enfin, les<br />
phytop<strong>la</strong>nctons à enveloppe calcaire sont directement menacés par l’acidification <strong>de</strong>s océans<br />
également (Geelen 2005).<br />
Encadré 1.6 : Les océans plus chauds produisent moins <strong>de</strong> phytop<strong>la</strong>ncton<br />
Une équipe américaine a utilisé <strong>de</strong>s images satellites pour quantifier <strong>la</strong> concentration <strong>de</strong> chlorophylle<br />
(et donc <strong>de</strong> phytop<strong>la</strong>ncton) dans les océans du mon<strong>de</strong> sur les 10 <strong>de</strong>rnières années en analysant les<br />
différents niveaux <strong>de</strong> vert (cf. carte). Les résultats ont montré que <strong>la</strong> quantité <strong>de</strong> phytop<strong>la</strong>ncton avait<br />
décliné <strong>de</strong> manière significative et que ce<strong>la</strong> était directement corrélé à l’augmentation <strong>de</strong>s<br />
températures <strong>de</strong> l’eau et au ralentissement <strong>de</strong>s courants marins convectifs en résultant. Les courants<br />
d’eau froi<strong>de</strong> <strong>de</strong> profon<strong>de</strong>ur ramènent à <strong>la</strong> surface les sels minéraux indispensables à <strong>la</strong> croissance du<br />
p<strong>la</strong>ncton végétal. En raison du changement climatique, les eaux <strong>de</strong> surface <strong>de</strong>viennent plus chau<strong>de</strong>s<br />
et empêchent alors les courants <strong>de</strong> profon<strong>de</strong>ur <strong>de</strong> remonter, provoquant <strong>la</strong> famine du phytop<strong>la</strong>ncton.<br />
Le déclin <strong>de</strong> phytop<strong>la</strong>ncton enregistré atteint 30 % dans certaines zones. Les conséquences sont<br />
fortes pour l’ensemble <strong>de</strong>s chaînes alimentaires marines et les impacts pour le cycle du carbone,<br />
considérables. Les scientifiques estiment qu’à travers cette réduction, ce sont 190 millions <strong>de</strong> tonnes<br />
<strong>de</strong> carbone par an qui n’ont pas été convertis en matière organique (Behrenfeld 2006). Cette<br />
rétroaction négative risque d’accélérer encore plus <strong>la</strong> hausse <strong>de</strong>s concentrations <strong>de</strong> CO2 dans<br />
l’atmosphère.<br />
La majorité du phytop<strong>la</strong>ncton <strong>de</strong>s océans risque <strong>de</strong> décliner, mais certaines espèces pourraient<br />
néanmoins voir leur popu<strong>la</strong>tion augmenter. C’est le cas <strong>de</strong> Pyrodinium par exemple, une espèce <strong>de</strong><br />
phytop<strong>la</strong>ncton qui provoque <strong>de</strong>s marées rouges dans <strong>la</strong> région Caraïbe comme dans beaucoup<br />
d’autres régions du mon<strong>de</strong>. Ce phytop<strong>la</strong>ncton toxique prolifère parfois en efflorescence et atteint <strong>de</strong>s<br />
concentrations telles que l’eau en est complètement décolorée. Les marées rouges sont un<br />
phénomène tout à fait naturel, mais qui <strong>de</strong>vient <strong>de</strong> plus en plus fréquent <strong>de</strong>puis les 20 <strong>de</strong>rnières<br />
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