document de travail - Université de la Nouvelle-Calédonie
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Implications socio-économiques - L’élévation du niveau <strong>de</strong> <strong>la</strong> mer à Wallis et Futuna entraînera une<br />
submersion <strong>de</strong>s littoraux habités. Des cartes <strong>de</strong> modélisation, réalisées par le service territorial <strong>de</strong>s<br />
affaires rurales et <strong>de</strong> <strong>la</strong> pêche (STARP), permettent <strong>de</strong> visualiser les surfaces potentiellement<br />
submergées (encadré 4.10). L’élévation du niveau marin peut également avoir <strong>de</strong>s inci<strong>de</strong>nces sur<br />
l’agriculture, notamment les p<strong>la</strong>ntations <strong>de</strong> taro, situées dans <strong>de</strong>s zones humi<strong>de</strong>s en retrait du littoral<br />
(encadré 4.11). Enfin, l’intrusion d’eau salée dans <strong>la</strong> nappe phréatique risque d’altérer les réserves<br />
d’eau douce déjà limitées <strong>de</strong> Wallis, et d’affecter <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion locale.<br />
Encadré 4.10 : Submersion potentielle <strong>de</strong>s littoraux à Wallis et Futuna<br />
Le GIEC prévoit une élévation moyenne du niveau marin mondial <strong>de</strong> 0,23 à 0,47 mètre d’ici <strong>la</strong> fin du<br />
siècle. La tendance annoncée pour Wallis et Futuna est équivalente. Certaines zones côtières <strong>de</strong><br />
basse altitu<strong>de</strong> risquent donc <strong>de</strong> subir une érosion accrue, <strong>de</strong>s inondations temporaires en cas <strong>de</strong><br />
cyclone, et dans certains cas une submersion permanente. Une modélisation <strong>de</strong> <strong>la</strong> submersion<br />
potentielle <strong>de</strong> l’île d’Uvéa a été réalisée par le service territorial <strong>de</strong>s affaires rurales et <strong>de</strong> <strong>la</strong> pêche<br />
(STARP), en présentant un gradient d’élévation <strong>de</strong> 0,5 à 3 mètres. Cette étu<strong>de</strong> met en évi<strong>de</strong>nce le fait<br />
que plusieurs centaines d’habitations situées en bord <strong>de</strong> mer sont menacées par une élévation du<br />
niveau marin <strong>de</strong> 0,5 mètre seulement à Uvéa (carte Uvéa). Le vil<strong>la</strong>ge d’Ha<strong>la</strong>lo au sud <strong>de</strong> l’île est très<br />
vulnérable (carte Ha<strong>la</strong>lo). Certaines mesures sont entreprises pour lutter <strong>de</strong> manière localisée contre<br />
l’érosion : enrochement <strong>de</strong> bord <strong>de</strong> mer (Vaitapu), murs <strong>de</strong> protection (Baie <strong>de</strong> Gahi), enrochement<br />
sauvage à l’ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> débris <strong>de</strong> construction (Liku) ou p<strong>la</strong>ntation <strong>de</strong> haies <strong>de</strong> vétivier (Vaitapu) (photos).<br />
Ces initiatives permettent <strong>de</strong> limiter une érosion <strong>de</strong> <strong>la</strong> côte <strong>de</strong> manière temporaire et localisée, mais<br />
elles ne pourront pas s’opposer à long terme à une élévation significative du niveau marin. La<br />
submersion potentielle <strong>de</strong> zones urbanisées affecterait sérieusement l’économie du territoire, et<br />
engendrerait <strong>de</strong>s dép<strong>la</strong>cements <strong>de</strong> popu<strong>la</strong>tion à l’intérieur <strong>de</strong>s terres, notamment dans les <strong>de</strong>rnières<br />
zones naturelles <strong>de</strong> ces îles.<br />
Encadré 4.11 : Changement climatique et agriculture, le cas <strong>de</strong>s tarodières <strong>de</strong> Wallis<br />
L’agriculture <strong>de</strong> subsistance occupe une p<strong>la</strong>ce importante dans l’économie <strong>de</strong> Wallis et Futuna. Le<br />
taro en particulier (Colocasia esculenta), un tubercule riche en amidon, est produit en abondance sur<br />
le territoire pour <strong>la</strong> consommation locale. Cette p<strong>la</strong>nte est cultivée dans <strong>de</strong>s « tarodières », un mo<strong>de</strong><br />
<strong>de</strong> culture très é<strong>la</strong>boré situé dans les zones inondables, immédiatement en retrait <strong>de</strong>s berges sur <strong>la</strong><br />
côte. Dans ces zones où affleure <strong>la</strong> nappe phréatique, les boutures <strong>de</strong> taro sont p<strong>la</strong>ntées sur <strong>de</strong>s îlots<br />
<strong>de</strong> terre entourés <strong>de</strong> grands fossés <strong>de</strong> 2 à 4 mètres <strong>de</strong> <strong>la</strong>rgeur dans lesquels l’eau circule (photo). Un<br />
canal est aménagé pour permettre un écoulement <strong>de</strong> l'eau <strong>de</strong> <strong>la</strong> nappe phréatique vers <strong>la</strong> mer. Depuis<br />
quelques années, certains agriculteurs à Wallis ont remarqué une remontée <strong>de</strong> l'eau <strong>de</strong> mer dans les<br />
tarodières lors <strong>de</strong>s marées à grand coefficient. Parfois, <strong>de</strong>s écluses ont même été aménagées pour<br />
enrayer le phénomène (photo). Les remontées salines affectent sérieusement les ren<strong>de</strong>ments <strong>de</strong>s<br />
tarodières, et peuvent même détruire les cultures en cas <strong>de</strong> salinisation trop importante. Les<br />
remontées d’eau salée n’ont pas été quantifiées avec précision, et le lien avec une élévation du<br />
niveau marin potentielle n’a pas été scientifiquement prouvé. Cependant, ces premières observations<br />
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