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Profil de la politique linguistique éducative Vallée d'Aoste Rapport ...

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Par conséquent, nous essayerons maintenant <strong>de</strong> montrer ces particu<strong>la</strong>rités en nous appuyant<br />

sur <strong>la</strong> littérature qui, à ce propos, est déjà abondante, et en comparant ces résultats avec les données<br />

<strong>de</strong> l’enquête socio<strong>linguistique</strong> PASVA 2001 27 ; ce qui nous permettra <strong>de</strong> tracer <strong>de</strong> façon détaillée,<br />

également au point <strong>de</strong> vue quantitatif, <strong>la</strong> situation du plurilinguisme valdôtain actuel, par rapport à <strong>la</strong><br />

connaissance, à l’utilisation et à <strong>la</strong> valence <strong>de</strong>s différents co<strong>de</strong>s impliqués.<br />

Par rapidité d’exposition, il nous a paru plus pru<strong>de</strong>nt mettre <strong>de</strong> côté <strong>la</strong> complexité du contexte<br />

walser, qui peut être vu comme une zone “exa<strong>la</strong>ngue”, avec trois variétés basses (les dialectes<br />

alémaniques, le piémontais et le francoprovençal) et trois variétés hautes (l’italien, le français et<br />

l’allemand) en compétition, et <strong>de</strong> négliger les variétés moins présentes caractérisant le territoire<br />

régional dans son ensemble (le piémontais et les autres dialectes italoromans d’importation ; les<br />

<strong>la</strong>ngues “autres”, qu’il s’agisse <strong>de</strong> <strong>la</strong>ngues d’apprentissage ou d’immigration) 28 . Nous concentrerons<br />

en revanche notre exposition sur les variétés les plus importantes du répertoire (l’italien, le français et<br />

le francoprovençal), dont le cadre général peut être tracé en présentant en premier les pourcentages<br />

re<strong>la</strong>tifs à <strong>la</strong> connaissance <strong>de</strong>s trois co<strong>de</strong>s (question 401 Parmi les <strong>la</strong>ngues et les dialectes suivants,<br />

lesquels connaissez-vous?), qui enregistrent les résultats suivants : 96,01% pour l’italien, 75,41%<br />

pour le français et 55,77% pour le francoprovençal.<br />

Dans <strong>la</strong> <strong>Vallée</strong> d’Aoste <strong>de</strong> nos jours, donc, on peut dire que tout le mon<strong>de</strong> connaît l’italien ;<br />

que trois Valdôtains sur quatre (environ) connaissent le français ; et qu’un sur <strong>de</strong>ux (environ) connaît<br />

le francoprovençal. Mais les données PASVA permettent aussi, à travers le croisement <strong>de</strong>s questions,<br />

<strong>de</strong> raffiner l’enquête en quantifiant <strong>la</strong> présence <strong>de</strong>s répertoires individuels mono-, bi- voir trilingue à<br />

l’intérieur du répertoire communautaire. Partant du tableau 5, nous pouvons conclure que le répertoire<br />

le plus commun est celui qui intègre les trois co<strong>de</strong>s en même temps (ITA+FR+FRPR : 50,53%) ; qu’on<br />

enregistre les répertoires bilingues italien-français (ITA+FR ou FR+ITA : 24,88%) ainsi que italienpatois<br />

(ITA+FRPR: 5,24%), mais pas le bilinguisme français-patois ; enfin, qu’entre les possibles<br />

répertoires monolingues, seulement l’italien (15,36%) donne preuve <strong>de</strong> son existence. En résumant,<br />

donc, parmi ceux qui en <strong>Vallée</strong> d’Aoste connaissent l’italien un sur six ne connaît ni le français ni le<br />

patois, un sur quatre connaît uniquement le français et un sur vingt seulement le francoprovençal,<br />

tandis que plus <strong>de</strong> un sur <strong>de</strong>ux connaît le français et le francoprovençal ; parmi ceux qui connaissent<br />

le français, un sur trois ne connaît pas le francoprovençal et <strong>de</strong>ux sur trois oui, tandis que tous<br />

connaissent l’italien. Enfin, parmi ceux qui connaissent le francoprovençal tous connaissent l’italien,<br />

tandis que un sur dix ne connaît pas le français.<br />

Uniquement +ITA +FR +FRPR (ITA+FR+FRPR) TOTAUX<br />

ITA 15,36 24,88 5,24 50,53 96,01<br />

FR 0 24,88 0 50,53 75,41<br />

FRPR 0 5,24 0 50,53 55,77<br />

Tableau 5 : Caractérisation <strong>de</strong>s répertoires individuels (é<strong>la</strong>boration sur <strong>la</strong> base <strong>de</strong>s données PASVA 2001, Q 401 Parmi les <strong>la</strong>ngues et les<br />

dialectes suivants, lesquels connaissez-vous ?).<br />

La tendance diachronique <strong>de</strong>s trois variétés peut être perçue par <strong>la</strong> lecture <strong>de</strong>s pourcentages<br />

concernant <strong>la</strong> même question subdivisée par semi-univers (SU) basés sur l’année <strong>de</strong> <strong>la</strong> naissance<br />

(Tabl. 6), qui indique à l’intérieur <strong>de</strong> l’échantillon : a) <strong>la</strong> décroissance <strong>de</strong> <strong>la</strong> connaissance <strong>de</strong> <strong>la</strong> variété<br />

locale (<strong>de</strong> 66,65 du SU 1921-1937 à 50% environ <strong>de</strong>s <strong>de</strong>rnières générations) ; 29 b) une stabilité<br />

absolue <strong>de</strong> l’italien (entre 94,18% du SU 1961-1970 et 97,65% <strong>de</strong> <strong>la</strong> c<strong>la</strong>sse d’âge plus ancienne) ; c)<br />

27<br />

En entier, Plurilinguisme administratif et sco<strong>la</strong>ire en <strong>Vallée</strong> d’Aoste. L’enquête a été effectuée en 2001 et a entraîné<br />

l’é<strong>la</strong>boration <strong>de</strong> 7.250 questionnaires socio<strong>linguistique</strong>s comportant <strong>de</strong>s questions concernant <strong>la</strong> connaissance, l’utilisation et<br />

l’évaluation <strong>de</strong>s différents co<strong>de</strong>s <strong>linguistique</strong>s <strong>de</strong> <strong>la</strong> région, distribués statistiquement <strong>de</strong> façon différenciée par c<strong>la</strong>sse d’âge (6<br />

c<strong>la</strong>sses, al<strong>la</strong>nt <strong>de</strong> 12 à 80 ans) et par rési<strong>de</strong>nce (Aoste, subdivisée en 6 quartiers, et les autres 73 communes valdôtaines). Les<br />

questionnaires, les résultats <strong>de</strong> <strong>la</strong> recherche ainsi que les textes <strong>de</strong>s contributions au congrès conclusif (F.E.C. 2003) peuvent<br />

être consultés sur le réseau (www.fondchanoux.org).<br />

28<br />

En ce qui concerne les <strong>la</strong>ngues <strong>de</strong> l’immigration, non recensées <strong>de</strong> façon particulière par l’enquête, voir 4.7.2. les<br />

données <strong>de</strong> type démographique.<br />

29<br />

Par rapport à <strong>la</strong> reprise du francoprovençal <strong>de</strong>s <strong>de</strong>rnières générations (12-18 ans au moment <strong>de</strong> l’enquête), il est<br />

nécessaire d’informer qu’il pourrait s’agir uniquement d’une surestime <strong>de</strong> <strong>la</strong> part <strong>de</strong>s jeunes interrogés concernant leur propre<br />

compétence. En effet, il a été démontré dans <strong>la</strong> littérature qu’il existe parmi les jeunes ce que nous appelons “dialectalité<br />

fragmentaire”, c’est-à-dire <strong>la</strong> réutilisation à l’intérieur du jargon juvénile <strong>de</strong> bribes <strong>de</strong> dialecte ayant <strong>de</strong>s fonctions expressives et<br />

d’écart volontaire <strong>de</strong> <strong>la</strong> norme standard <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>la</strong>ngue. L’aspect décousu <strong>de</strong> cette connaissance du co<strong>de</strong> n’empêche par contre<br />

aucunement les jeunes locuteurs <strong>de</strong> considérer le dialecte comme partie intégrante <strong>de</strong> leur répertoire <strong>linguistique</strong> (voir Marcato<br />

2002, pp. 41-47).<br />

27

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