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Profil de la politique linguistique éducative Vallée d'Aoste Rapport ...

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En ce qui concerne <strong>la</strong> loi 50/96, une recherche 71 menée par l’IRRE-VDA en 2002 sur les effets<br />

<strong>de</strong> son application et concernant <strong>la</strong> pério<strong>de</strong> qui va <strong>de</strong> l’année sco<strong>la</strong>ire 1996/97 à l’année sco<strong>la</strong>ire<br />

2002/03, a mis en relief un certain nombre d’aspects critiques :<br />

1. La loi a eu incontestablement une vertu d’encouragement et <strong>de</strong> démultiplication <strong>de</strong>s<br />

initiatives, tant pour les actions <strong>de</strong> formation d’enseignants que pour les projets<br />

pédagogiques dans les établissements.<br />

2. Cet effet quasi immédiat semble avoir connu un pic en 1998/99 mais s’être ensuite<br />

nettement atténué.<br />

3. Il est relevé en particulier que les projets pédagogiques internes (ceux dont on peut<br />

estimer qu’ils sont le plus intégrés dans <strong>la</strong> démarche curricu<strong>la</strong>ire) ont diminué beaucoup<br />

plus fortement que les projets à dynamique externe (organisation <strong>de</strong> visites à<br />

l’étranger), sans doute moins pleinement liés aux cursus <strong>de</strong>s disciplines.<br />

4. Il est probable que les actions pédagogiquement innovantes sont restées le fait d’un<br />

nombre re<strong>la</strong>tivement limité d’enseignants et n’ont pas vraiment fait tâche d’huile dans<br />

les établissements du secondaire supérieur.<br />

5. Les actions <strong>de</strong> formation se sont elles aussi ralenties pour les enseignants et paraissent<br />

n’avoir pratiquement pas touché les responsables d’établissement, qui figuraient<br />

pourtant explicitement dans le champ <strong>de</strong> <strong>la</strong> loi.<br />

C’est donc à partir <strong>de</strong> 1998/99 qu’on a pu assister à un amenuisement progressif <strong>de</strong>s effets<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> loi. Il s’agit d’une date charnière pour plus d’une raison, puisque c’est l’année où ont eu lieu :<br />

pour <strong>la</strong> toute première fois l’expérimentation <strong>de</strong> l’autonomie sco<strong>la</strong>ire ;<br />

<strong>de</strong>s changements au sommet <strong>de</strong> l’Assessorat à l’Éducation et à <strong>la</strong> Culture, <strong>de</strong> <strong>la</strong> Surintendance,<br />

<strong>de</strong> l’Inspection technique ;<br />

<strong>de</strong>s manifestations massives <strong>de</strong>s étudiants contre les propositions régionales à propos <strong>de</strong><br />

l’épreuve <strong>de</strong> français à l’examen d’État.<br />

L’hypothèse, avancée par <strong>la</strong> recherche <strong>de</strong> l’IRRE-VDA pour tenter d’expliquer ce phénomène,<br />

s’appuie sur <strong>de</strong>s considérations <strong>de</strong> différentes sortes :<br />

dans le climat général <strong>de</strong> l’époque, il est fort possible que les années d’effervescence <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

réforme au niveau <strong>de</strong> l’école moyenne aient <strong>la</strong>issé p<strong>la</strong>ce à une <strong>la</strong>ssitu<strong>de</strong> par rapport au<br />

bilinguisme suite aux différentes polémiques nées autour <strong>de</strong> <strong>la</strong> réforme du bac ;<br />

à partir <strong>de</strong> 1998, les responsables <strong>de</strong> l’Assessorat à l’Éducation et à <strong>la</strong> Culture ont opté pour une<br />

forme <strong>de</strong> support à l’éducation bilingue à l’école secondaire supérieure qui diffère <strong>de</strong> tout ce qui a<br />

été fait pour les niveaux précé<strong>de</strong>nts surtout en ce qui concerne le rôle du centre : cette attitu<strong>de</strong>,<br />

plus effacée et pru<strong>de</strong>nte, interprétée, selon les diverses orientations idéologiques, soit comme<br />

plus réaliste et pragmatique soit comme moins engagée et moins volontaire, peut avoir induit<br />

l’impression que le bilinguisme n’était plus une gran<strong>de</strong> priorité <strong>politique</strong> comme par le passé et<br />

qu’il était donc possible, en quelque sorte, <strong>de</strong> lâcher prise ;<br />

à cette <strong>la</strong>ssitu<strong>de</strong> envers le bilinguisme peut s’être ajoutée celle engendrée par les gran<strong>de</strong>s<br />

innovations qui ont touché l’école ces <strong>de</strong>rnières années (autonomie sco<strong>la</strong>ire, verticalisation <strong>de</strong>s<br />

établissements sco<strong>la</strong>ires <strong>de</strong> l’école <strong>de</strong> l’enfance et du 1 er cycle et regroupement en pôles pour<br />

ceux <strong>de</strong> l’école secondaire du 2 ème <strong>de</strong>gré) et le stress que peut avoir induit l’incertitu<strong>de</strong> du<br />

processus <strong>de</strong> réforme <strong>de</strong>s cycles et <strong>de</strong>s curricu<strong>la</strong>, processus <strong>la</strong>rgement entamé, mais non encore<br />

pleinement abouti même à l’heure actuelle ;<br />

<strong>la</strong> loi régionale présente, en outre, une âme double: si elle anticipe - en 1996 - les évolutions à<br />

venir, puisqu’elle est tout à fait cohérente avec l’esprit <strong>de</strong> <strong>la</strong> future autonomie en ce qui concerne<br />

les projets bilingues, <strong>la</strong>issés à <strong>la</strong> totale initiative <strong>de</strong>s établissements sco<strong>la</strong>ires (sauf pour ce qui est<br />

du financement), elle gar<strong>de</strong> un aspect traditionnellement centralisateur en ce qui concerne <strong>la</strong><br />

formation, financée, proposée et dispensée à partir du centre. Ce qui pourrait, peut-être, expliquer<br />

cette progressive perte d’efficacité. Sauf si les institutions sco<strong>la</strong>ires autonomes sont en train<br />

d’assumer à leur propre compte les projets bi-plurilingues et <strong>la</strong> formation <strong>de</strong>s enseignants à <strong>la</strong><br />

didactique bi-/plurilingue : ce qui permettrait d’affirmer que <strong>la</strong> LR 50/96 a parfaitement atteint ses<br />

finalités et ce dans l’esprit <strong>de</strong> <strong>la</strong> nouvelle légis<strong>la</strong>tion sur l’autonomie.<br />

71 cf. Cavalli et alii, 2004<br />

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