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APRES IÀ PEKTECOSTE. $/
àmô aduis , précipitent ôe retiennet leshômes
en ceft erreur:mais fur tout à ce qu'ils fe
^pmettét toufiours pluslôgue vie, à k fin de
laquelle ils remettent à faire k pénitence,
qu'ils fçauent bien eftre neceffaire à falut.Et
cn cefte opinion ce trefcauteleux ferpent
s'efforce deles confirmer & maintenir auec
fes aftuces & defguifemens accouftumez;
leurfaifantpéfer,quekmort,quicftleplus
fouuent à leur porte, eft encores bien loin.
En quoy il imite l'artifice & l'induftriedes
peintres,qui peindent quelquefois des cho¬
fes envn tableau , lefquelles femblent bien
fort efloingnees ,encores qu'elles ne foient
point hors du tableau.De laquelle fraude ÔC
déception le danger eft chacun iour expéri¬
menté par ceux,qui fc promettans fort longuevie,
& faifans plufieurs grans deffeinç
pour l'aduenir, fetrouuent trompez deleur
vaine efpeiâce.Sc font emportez d'vne mort
foudaine,&non attendue.
Voik donques (mes freres ) la principale
caufe ( à fin que nous ne racontions toutes
les autres) qui fait viure les amis de ce fiecle
en fi grande affcurance,aupres de ce fî grani
danger de k perte du falut éternel. Etqu'y
a-il de plus perugrty ôc infenfé,que de com¬
mettre vn affaire de fi grande confequence
à vne efperance fî fraifle & fi douteufe , la¬
quelle venant à ne refpondre pointànoftre
defir,faitcompa*oiftre l'homme nullement .-^ _,,
préparé deuant le tribunal de ce trefiuft,e ' *'
© Centre d'Études Supérieures de la Renaissance