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f.PREDIC. POVR IE XTI.DlMENC.
ôcqu'ellc fcruiftàvn fcill createur.Touteslcs
fois (donques) querhommes'employe,ou,
à fbn feruice , ou, à prefeher fès louanges , il
faid fon office Se fon dcuoir.exccutant fidè¬
lement cepourquoy il eft créé, ôc le monde
pour l'amour dc luy. Mais tant qu'il obmet
cles'acquider de cefte fîennc obligation &
officc.s'adonnant aux voluptez dek chair,il
vit lors cn vain, ôc contre tout droit ôc rai¬
fon le monde luy fert ôe obéit : Et lors auffi
cft-il comme vn larron ôc voleur, quand
receuant les gaiges de fon maiftre, il neluy
rend point le feruice de l'honneur ôc delà
reuerence qu'il luy doit.
Si donques non feulement k foy ,. mais
auflîkraifon , tefmoignent ces chofes eftre
de cefte façon , qu'y a-il rie vous prie )' de
plus indigne , déplus iniufte , ou de plus
monfirueux , que ce que nous voyons par
tout vne prefque infinie multitude de gens,
qui ne font aucune demôftration defefouuenir
cn leur vie de ce bénéfice, ôc qui ne re¬
mettent aucunement en mémoire > nyce
pourquoy ils font mis en ce monde , nyà
quelle fin ils font créez .- confumans toute
îeurvie, fans aucun fruid de bônes duures,
ou en ieux de cartes ôc de déz,ou en ordes &
fales voluptcz,ou en fraudes ôc tromperies,
ou en amas de richeffes acquifes à tort ôcà
trauers i Mais, à fin queie vous mette plus
ckirement l'indignité deces chofes deuant
les yeux, feingnens qu'il y ait quelque puif- puif-
© Centre d'Études Supérieures de la Renaissance