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cefte ftatue.
SERMON P VNE BRI.'
tnterpre- De laquelle, puis apres, l'or, l'srgent » ôi
tation de l'airain,-dont elle efloit compofee,fignifient
la ftatue la richeffeôe la puiffance du monde. Car par
veu'e'en l'or ÔC l'argent eft entendue l'opulencede
fingepar biens: ôc par l'airain,k puiffance Se la force:
Nabu- cfquelles chofes confifte toute k gloire du
chod. mondc.D'autant que poffeder, Ôe pouuoir
beaucoup» font les deux principaux biens
d'iceluy, Ôc aufquels fe rapportent tous les
autres.Mais voyons, ie vous prie, fur quel
ferme ôc folide fondement font affis ces fi
grans biens. Certes fur nul au tre, que fur
des pieds de terre à potier, lefquels eftans
facilement brifezau premier coup dc pier¬
re, toute cefte pompe fe diffoult, ôc ré¬
duite en cendres, eft emportée du vent.
Car toute la gloire du monde dépend dc
la vie du corps humain , lequel eft bafty
du limon de la terre, aife: à rompre, ca¬
duque, ôc fubied à mil accidens ÔC mala¬
dies: ôc lequel eftant dcmoly par quel¬
que petite ôc légère occafion, toute cefte
magnifique opulence du monde fen allant
en poudre, ne kiffe vn feul vcftigcou re¬
marque d'ellemefme. Et qu'il ncfoit ainfi
lame. $. ( commeditle Prophète) Où font les Prin-
» ces des nations, qui feigneurioient fur tou-
» tes les beftes eftantes furia terre, prenans
>» leur paffetempsàk volerie des oifeaux en
» l'air, thefaurifans or ôc argent: en quoy les
»» hommes fefientjôc ne mettent point de fin
© Centre d'Études Supérieures de la Renaissance