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SERMON FVNEBRE. 4Ïy
tite félicité ne foit perfccutcc dc l'enuie des
hommes viuans.Pourquoy donques t'enor- Eccl.îo
gueillis-tUjô terre Ôc ccndreîpourquoy d'v¬
ne auarice inktkble conuoites-tu toutes
chofes . pourquoy efleùes-tu ton ceur ft
haut par deffus la commune condition de
l'humaine nature, ayant à retourner dedans
peu de temps en pouldre? Quel grand aucu-
glemenc donques, ôc quel peu de fens eft ce¬
luy des hommes, qui nefe fouuiennent nul¬
lement dc cefte extrême vileté, en kquelle
nos corps, que nous couurons maintenant
d'or Ôc de pourpre, doiuent peu après eftre
réduits?
Mais (à fin de retourner à la fimilitude que
nous auons laiffèe)il faut bien noter» que ce
Roy ne veit pas cefte ftatue veillant, ains
fommcilknt.Paroùnouseftfignifié,quecc
ne font que fantofmes, ôc comme fonges
vaines,ccs chofes qui par leur fplendeur Se
beauté extérieure deçoiuent les yeux des
mal-aduifez.Et pource l'vn des amis dc lob, *
parlât de lafelicité des peruersll nefe trou. Iob*io*
uera(dit-il) non plus qu'vn fonge qui C'cnuole.il
paflèra comme vne vifion qui fefait
de nuid. Car ks fonges, efquels il femble à
aucuns d'eftre ou Roys.ou grans Seigneurs,
donnentàcesfongears quelque briefue ôC
courte volupté, laquelle à leur refueil ils
trouuent n'auoir efté qu'vne faulfe ioye.De
mefmes les dtfbauchez,qui ont paffé toute
leur vie en délices, arriuans à kmort,efU-.
© Centre d'Études Supérieures de la Renaissance