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II. P R I E* I C. POVR IEXVI. DIJCEtl,
donques celuy qui f'eftime pauure , indi¬
gent , ôe defhué de toutes chofes , ôc qui ne
fappuye que fur la fèuk aide Se grâce de
Dieu , peut aifémenfapprendre des autres,
ûc conceuoirk fapience: ce qui n'arriue pas
aux fuperbes . qui eftans remplis ÔC enflez
d'eux mefmes (c'eftàdire) de leurs confeils,
ôc dc l'eftime Se opinion qu'ils ont de leur
prudence, n'acquiefeent nullement à celuy
d'autruy» Ôcnc requièrent iamais à Dieu k
lumière dekpiéce.qu'ils penfent defîa auoit
en eux mefmes. Ce que S.Auguftin confefïc
Juy eftre autresfois aduenu, difant ainfi : Par
ma tumeur i'eftois feparé de toy, Se ma face
trop enflée me fermait les yeux. Adiouftez
encores, que kprincipalc partie de k vraye
fapience confifte en k congnoiffance de
nous mefmes.De laquelle les anciens Philo¬
fophes ont fait tant de cas»qu'ils difoient ce¬
fte fentence , Congnois toymefimes , n'auoir pas
eftéinuentée des hommes,mais eftre defeendue
du ciel: tant ils croyoient y auoir en
icelle de fageffe ôc de fapience. Or la plus
vraye congnoiffance dc nous mefmes gift en
ce, que nous nous eftimions n'eftreriende
nous mefmes, ôc que tout ce quenous
auons, nous le tenons dek feule grace ôc
$ap.$* mifericorde de Dieu. Et leSage nous declare,de
quelle fapience dépend cefte cognoif-
fance.quandildit: I'ay fceu qu'autrement ie
,» ne fçaurois efire continent, fx Dieu nc mêle
:,, donne ôc cefte eftoit k fouueraine fapience»
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