dont, en 1959, il transcrit <strong>le</strong>s madrigaux, à Hugo Wolf dont il arrange deux chansons(1968) et à la dodécaphonie envers laquel<strong>le</strong> il avait d’abord eu de la réticence mais enlaquel<strong>le</strong>, enfin, après la mort de Schönberg (1951), il a reconnu aussi l’une des piècesde son chez-soi.Ses détracteurs, défenseurs de la musique conçue comme expression dessentiments, qui s’indignaient de l’insupportab<strong>le</strong> discrétion de son « activité affective » etl’accusaient de « pauvreté du cœur », n’avaient pas eux-mêmes assez de cœur pourcomprendre quel<strong>le</strong> b<strong>le</strong>ssure sentimenta<strong>le</strong> se trouve derrière son vagabondage à traversl’histoire de la musique.Mais il n’y a là aucune surprise : personne n’est plus insensib<strong>le</strong> que <strong>le</strong>s genssentimentaux. Souvenez-vous : « Sécheresse du cœur dissimulée derrière <strong>le</strong> sty<strong>le</strong>débordant de sentiments. »
Quatrième partieUne phraseDans « L’ombre castratrice de saint Garta », j’ai cité une phrase de Kafka, unede cel<strong>le</strong>s où toute l’originalité de sa poésie romanesque me paraissait condensée : laphrase du troisième chapitre du Château où Kafka décrit <strong>le</strong> coït de K. et de Frieda. Pourmontrer avec exactitude la beauté spécifique de l’art de Kafka, au lieu d’utiliser <strong>le</strong>straductions existantes j’ai préféré improviser moi-même une traduction <strong>le</strong> plus fidè<strong>le</strong>possib<strong>le</strong>. Les différences entre une phrase de Kafka et ses ref<strong>le</strong>ts dans <strong>le</strong> miroir destraductions m’ont conduit ensuite aux quelques réf<strong>le</strong>xions que voici :TraductionsFaisons défi<strong>le</strong>r <strong>le</strong>s traductions. La première est cel<strong>le</strong> de Vialatte, de 1938 :« Des heures passèrent là, des heures d’ha<strong>le</strong>ines mêlées, de battements decœur communs, des heures durant <strong>le</strong>squel<strong>le</strong>s K. ne cessa d’éprouver l’impression qu’ilse perdait, qu’il s’était enfoncé si loin que nul être avant lui n’avait fait plus de chemin; àl’étranger, dans un pays où l’air même n’avait plus rien des éléments de l’air natal, oùl’on devait étouffer d’exil et où l’on ne pouvait plus rien faire, au milieu d’insanesséductions, que continuer à marcher, que continuer à se perdre. »On savait que Vialatte se comportait un peu trop librement à l’égard de Kafka;c’est pourquoi <strong>le</strong>s Éditions Gallimard ont voulu faire corriger ses traductions pourl’édition des romans de Kafka dans la Pléiade en 1976. Mais <strong>le</strong>s héritiers de Vialatte s’ysont opposés; ainsi est-on arrivé à une solution inédite : <strong>le</strong>s romans de Kafka sontpubliés dans la version fautive de Vialatte, tandis que Claude David, éditeur, publie sespropres corrections de la traduction à la fin du <strong>livre</strong> sous forme de notes incroyab<strong>le</strong>mentnombreuses, si bien que <strong>le</strong> <strong>le</strong>cteur est obligé, afin de restituer dans son esprit une« bonne » traduction, de tourner perpétuel<strong>le</strong>ment <strong>le</strong>s pages pour regarder <strong>le</strong>s notes. Lacombinaison de la traduction de Vialatte avec <strong>le</strong>s corrections à la fin du <strong>livre</strong> constitueen fait une deuxième traduction française que je me permets de désigner, pour plus desimplicité, du seul nom de David :« Des heures passèrent là, des heures d’ha<strong>le</strong>ines mêlées, de battements decœur confondus, des heures durant <strong>le</strong>squel<strong>le</strong>s K. ne cessa d’éprouver l’impression qu’ils’égarait, qu’il s’enfonçait plus loin qu’aucun être avant lui; il était dans un paysétranger, où l’air même n’avait plus rien de commun avec l’air du pays natal; l’étrangetéde ce pays faisait suffoquer et pourtant, parmi de fol<strong>le</strong>s séductions, on ne pouvait quemarcher toujours plus loin, s’égarer toujours plus avant. »Bernard Lortholary a <strong>le</strong> grand mérite d’avoir été radica<strong>le</strong>ment insatisfait destraductions existantes et d’avoir retraduit <strong>le</strong>s romans de Kafka. Sa traduction duChâteau date de 1984 :« Là passèrent des heures, des heures de respirations mêlées, de cœurs battantensemb<strong>le</strong>, des heures durant <strong>le</strong>squel<strong>le</strong>s K. avait <strong>le</strong> sentiment constant de s’égarer, oubien de s’être avancé plus loin que jamais aucun homme dans des contrées étrangères,
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grande que les autres. Ainsi en a d
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en livre les notes destinées à sa
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