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108 LA DIFFUSION DE LA DANSE EN FRANCE DE 2011 À 2017 ONDA.FR<br />

CONCLUSION<br />

––<br />

L’exploitation de la base de la SACD, qui recense seulement les<br />

spectacles diffusés en France pour lesquels les droits d’auteur ont<br />

été collectés par cette société civile, a apporté des informations<br />

inédites, par leur précision, sur les 4 972 spectacles, créés par 1 396<br />

maîtrises d’œuvre artistique, diffusés par 3 990 structures en 22 250<br />

séries qui ont totalisé 44 490 représentations entre 2011 et 2015. Sur<br />

une moyenne annuelle, il s’agit d’environ 1 700 spectacles créés<br />

par 800 maîtrises d’œuvre et diffusés par 1 700 structures puis<br />

1 600 à partir de 2014.<br />

Les entretiens et les réponses aux questionnaires adressés<br />

aux compagnies et aux structures fournissent des éclairages<br />

complémentaires, d’autant plus pertinents, malgré des biais de<br />

sous-représentativité des petites organisations, que les grands<br />

traits de la diffusion dégagés dans l’exploitation de la base de<br />

la SACD se retrouvent dans les données collectées auprès des<br />

répondant∙es.<br />

Les inégalités de diffusion en France<br />

Les inégalités de diffusion sont restées très importantes sans<br />

s’amplifier au cours de la période. Le pourcent des spectacles<br />

de danse les plus diffusés en France a concentré presque 15 %<br />

du total des représentations tandis que le pourcent de maîtrises<br />

d’œuvre ayant le plus diffusé a réuni environ 13 % du total des<br />

représentations chorégraphiques et le pourcent de structures les<br />

plus impliquées presque 20 % de ce total. À l’opposé, presque<br />

24 % des spectacles n’ont été diffusés que pour une seule représentation.<br />

Tous ne peuvent être considérés comme « mort-nés »<br />

car 45 % d’entre eux ont été créés avant 2011 tandis que certaines<br />

soirées uniques sont composées d’un assemblage de plusieurs<br />

pièces et la période de l’étude ne permet pas de se prononcer sur<br />

la durée de diffusion effective des œuvres. 38 % des spectacles<br />

ont été diffusés pour deux à cinq représentations au cours de la<br />

période. Un tiers des structures n’ont diffusé au cours des cinq<br />

années qu’une seule représentation chorégraphique, un autre tiers<br />

entre deux et cinq représentations de danse.<br />

57,4 % des spectacles n’ont été diffusés que sur une seule année<br />

et parmi les 1 702 spectacles diffusés en 2011, seuls 113 l’ont été sur<br />

les cinq années consécutives. 28,9 % des maîtrises d’œuvre n’ont<br />

connu qu’une seule année de diffusion pour leur(s) spectacle(s)<br />

de danse tandis que 25,4 % ont diffusé des spectacles pendant les<br />

cinq années. 53,5 % des structures n’ont diffusé des spectacles de<br />

danse que pendant une année et 12,9 % pendant toute la période.<br />

Le nombre annuel moyen de représentations par spectacle a été<br />

d’environ 5 avec une série moyenne de 2,1 représentations. Cette<br />

moyenne est proche du niveau au-dessus duquel se situent les<br />

25 % de spectacles les plus diffusés tandis que le nombre annuel<br />

médian de représentations par spectacle a oscillé entre 2 et 3. Les<br />

différences les plus marquantes dans le nombre de représentations<br />

diffusées a concerné beaucoup plus le nombre moyen de séries<br />

par spectacle que le nombre moyen de représentations par série.<br />

Presque la moitié des spectacles diffusés par les structures<br />

(48,4%) ont été limités à une seule représentation. Ces représentations<br />

isolées ont concerné le plus les lieux non dédiés au spectacle<br />

vivant, les producteurs privés et les Départements et Régions quand<br />

ils sont opérateurs.<br />

Le nombre moyen de représentations par spectacle pour l’enfance<br />

et la jeunesse a été environ 4,5 fois plus élevé que celui des<br />

spectacles tous publics avec des séries en moyenne à la fois plus<br />

longues (+60 %) et beaucoup plus nombreuses (2,9 fois plus). Cette<br />

différenciation majeure a conduit à distinguer dans l’étude les compagnies<br />

uniquement dédiées à l’enfance et la jeunesse des autres.<br />

Celles-ci ont représenté environ 6 % des équipes chorégraphiques<br />

et sont proportionnellement beaucoup moins souvent aidées par<br />

l’État et/ou la Région.<br />

La base de la SACD ne dégage pas d’inflation dans la création<br />

des spectacles au cours de la période et indique plutôt une tendance<br />

à l’allongement de leur durée annuelle d’exploitation, la part des<br />

spectacles diffusés au-delà de la deuxième année étant passée de<br />

25,9 % en 2011 à 34,7 % en 2015.<br />

Pour les compagnies tous publics, les directions masculines ont<br />

concerné environ 49 % d’entre elles, les directions féminines environ<br />

40 % avec un léger recul de leur part au profit des duos mixtes<br />

qui en ont dirigé 11 % en fin de période. Du côté des équipes pour<br />

l’enfance et la jeunesse, les directions féminines sont proéminentes<br />

(deux tiers) tandis que les directions masculines représentent environ<br />

20 % et les duos mixtes 13 %. Dans les deux cas, le nombre<br />

moyen de représentations par spectacle des maîtrises masculines<br />

a été plus élevé de 25 à 45 % environ selon les années par rapport<br />

à celui des maîtrises d’œuvre féminines 83 .<br />

Les maîtrises d’œuvre internationales, pour lesquelles les<br />

droits d’auteur ont été collectés par la SACD, ont représenté 24 %<br />

des équipes tous publics et seulement 3 % des compagnies pour<br />

l’enfance et la jeunesse. Leur nombre moyen de représentations<br />

par spectacle a été inférieur de moitié à celui des compagnies tous<br />

publics produites en France mais plus élevé de 16 % par rapport<br />

aux équipes nationales pour l’enfance et la jeunesse.<br />

Environ 39 % des compagnies tous publics ont eu un rayonnement<br />

à dominante nationale et ont effectué 56 % des représentations<br />

tandis que cela a été le cas de 46 % des équipes pour l’enfance et<br />

la jeunesse qui ont concentré les trois-quarts des représentations.<br />

La concentration des représentations chorégraphiques s’est<br />

stabilisée autour de 27 % du total en Île-de-France devant les<br />

régions Provence-Alpes-Côte d’Azur et Auvergne-Rhône-Alpes.<br />

Les esthétiques diffusées en France<br />

La danse contemporaine est le genre proéminent avec les troisquarts<br />

environ des représentations chorégraphiques tous publics<br />

diffusées en France. Cependant sa part a un peu baissé au cours<br />

de la période au profit de la danse hip-hop qui a totalisé 11,3 % des<br />

représentations chorégraphiques contre 9,5 % en 2011. Dans le cas<br />

83. À l’exception de l’année 2013 pour les compagnies pour l’enfance et la jeunesse qui ont connu un nombre moyen de représentations par spectacle supérieur de 16 %<br />

pour les directions féminines.

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