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86 LA DIFFUSION DE LA DANSE EN FRANCE DE 2011 À 2017 ONDA.FR<br />

Les établissements culturels de ville et les CDN répondants se<br />

sont déclarés le plus à l’écart du recours à l’allongement des séries<br />

envisagé comme un moyen pour développer les publics, tout comme<br />

les structures ayant une moindre fréquentation en danse (moins de<br />

3 500 entrées par an) et celles qui ont un faible niveau de diffusion<br />

chorégraphique (moins de 10 représentations par an).<br />

En réponse à la question à choix multiples sur les causes principales<br />

(deux au maximum) de l’évolution du nombre moyen de<br />

représentations par spectacle, les choix artistiques ont été évoqués<br />

par 58,3 % des structures, sans différence sensible selon l’évolution<br />

de la programmation chorégraphique, et les contraintes budgétaires<br />

par 31,3 % d’entre elles, avec une part plus élevée de lieux ou festivals<br />

ayant connu une stabilité ou une baisse de leur programmation en<br />

danse. Les contraintes techniques ont été plus évoquées par les<br />

structures en repli de leur programmation en danse et l’évolution<br />

de l’offre sur le territoire par celles qui ont augmenté leur nombre<br />

total de représentations chorégraphiques. Le lien de causalité dans<br />

un sens dominant (augmentation de la fréquentation causée par<br />

l’allongement des séries de représentations ou condition le permettant<br />

?) ne peut à ce stade être clairement établi.<br />

Dans les entretiens, les directions de structures ont également<br />

mis en avant des obstacles budgétaires, en ressources humaines<br />

et techniques disponibles, et dans certains cas la prise en compte<br />

d’un bassin de population trop limité pour permettre un allongement<br />

des séries de représentations chorégraphiques, surtout quand<br />

l’appétence pour la danse est peu développée sur le territoire d’implantation.<br />

“ Le choix est fait en rapport avec les jauges et la capacité de mobilisation.<br />

On ne peut pas dire que la danse contemporaine attire en<br />

masse ici. Même si les choses ont bien bougé - il y a eu des évolutions. ”<br />

(Directeur, structure pluridisciplinaire 18)<br />

“ Et j’ai du mal à faire deux séances parce que même si je me dis que,<br />

pour la compagnie, ça serait mieux financièrement, c’est compliqué<br />

pour l’avoir vécu de danser devant des salles pas très remplies. ”<br />

(Directrice, structure pluridisciplinaire 19)<br />

Les spectacles pour l’enfance et la jeunesse, qui rencontrent<br />

une forte demande, offrent le plus communément l’opportunité de<br />

programmer des séries plus longues de représentations. Elles ne<br />

suffisent pas forcément à satisfaire la demande des établissements<br />

scolaires, ce qui contraint les équipes des structures à sélectionner<br />

les sollicitations des enseignants.<br />

“ Les séries c’est plus sur des petites formes et des jauges très<br />

réduites, et pour le jeune public on est plutôt sur des séries, oui.<br />

Selon la jauge ça va de deux à quatre représentations. Pour les tous<br />

petits, le maximum c’est 8 avec des jauges à 60 ou 90. Parce que là,<br />

j’ai une forte demande. Quand elle vient du milieu scolaire, l’offre<br />

n’est pas suffisante. ”<br />

(Directeur, structure pluridisciplinaire 13)<br />

Les temps forts et les festivals<br />

Les arbitrages temporels dans l’agencement d’une programmation<br />

chorégraphique d’une structure portent sur la répartition<br />

des représentations entre la saison et d’éventuels temps forts ou<br />

festivals organisés par l’établissement culturel. Cette différenciation<br />

tend à organiser des événements susceptibles d’attirer l’attention<br />

de publics occasionnels avec un rassemblement d’équipes chorégraphiques<br />

dans un esprit de convivialité, mais aussi celle de<br />

programmateurs et programmatrices si la structure a une réputation<br />

professionnelle suffisamment consolidée. Un festival organisé par<br />

une grande structure peut servir de tremplin au développement de<br />

carrière de chorégraphes sans notoriété s’ils ou elles sont distinguées<br />

par le public et/ou les professionnel∙les.<br />

Dans l’ensemble, la part des spectacles chorégraphiques présentés<br />

dans les temps forts ou les festivals a vu son poids majoritaire<br />

se renforcer au cours de la période en représentant 55 % du total<br />

des spectacles programmés en 2016. Il s’agit donc d’une pratique<br />

assez fréquente et en expansion parmi les structures répondantes.<br />

La direction de la structure pluridisciplinaire 17, implantée sur un<br />

très large bassin de population, s’est démarquée en mettant en avant<br />

l’allongement des séries de représentations comme le premier moyen<br />

de développer le public, avant même l’implication dans l’éducation<br />

artistique et culturelle. Elle a parallèlement souligné l’importance<br />

de la diversification de la programmation en la jalonnant de temps<br />

thématiques.<br />

La viabilité des séries de représentations chorégraphiques est<br />

plus communément envisagée quand un circuit itinérant peut être<br />

organisé avec la collaboration de plusieurs établissements sur le<br />

territoire de la structure programmatrice, notamment avec des<br />

petites jauges, ou quand un festival déconcentre ses activités dans<br />

une diversité de lieux. Plusieurs structures ont indiqué réserver<br />

les séries de représentations chorégraphiques pour les créations<br />

de leurs artistes associés, qui doivent s’impliquer dans des actions<br />

pédagogiques et artistiques sur le territoire avec la population locale.<br />

Une présence continue sur le territoire tout comme la notoriété de<br />

certains chorégraphes sont des facteurs plus favorables aux séries.

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