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92 LA DIFFUSION DE LA DANSE EN FRANCE DE 2011 À 2017 ONDA.FR<br />

“ Je sais qu’il y a des façons de présenter [un spectacle] qui sont<br />

différentes d’un pays à l’autre. Les français aiment bien que ça philosophe<br />

un peu, les anglais sont plus pragmatiques. ”<br />

(Administratrice, compagnie 6)<br />

Le niveau de langue utilisé spontanément par des chorégraphes<br />

peut être perçu comme trop abstrait par des équipes de structures<br />

pour des spectateurs et spectatrices occasionnelles ayant une culture<br />

chorégraphique ténue. Le besoin de traduction en un langage plus<br />

accessible semble peu souvent exprimé. La nécessité de ne pas<br />

déformer le degré de complexité des spectacles dans cet exercice<br />

requiert des compétences pédagogiques.<br />

“ Les établissements culturels prennent en charge la distribution<br />

des supports. Nous envoyons les informations et relisons les textes.<br />

Il n’y a pas de rédaction avec un langage accessible sauf au X avec<br />

une personne qui sait bien simplifier les propos artistiques. Nous<br />

avons repris ses propos car ils expriment une vision pertinente et<br />

distanciée, ils apportent une autre perception de la pièce. ”<br />

(Chorégraphe, compagnie 16)<br />

À l’opposé, les adresses des artistes aux publics, par exemple<br />

sous la forme intimiste de lettres, peuvent engager une mise en<br />

relation chaleureuse avec les spectateurs et spectatrices par des<br />

directions de structure.<br />

“ On sait que ceux qui parlent le mieux au public, ce sont les artistes<br />

eux-mêmes. Et dans le dispositif X, on leur a demandé s’ils étaient<br />

prêts à écrire directement au public. Donc, durant cette opération,<br />

ils écrivent ce qu’ils veulent et on envoie cette lettre au public. Ils<br />

parlent de leur spectacle et ils finissent avec un mot tendre souvent.<br />

C’est leur vocabulaire, leurs mots. Ça fait trois, quatre ans qu’on fait<br />

ça. Ça aussi, c’est une autre façon de faire. ”<br />

(Secrétaire générale, structure pluridisciplinaire 10)<br />

La communication numérique<br />

La communication numérique tend à se développer en réduisant<br />

les dépenses d’impression de documents promotionnels, sans que<br />

cela ne soit plus spécifique aux programmations chorégraphiques.<br />

Elle s’organise d’une part par le biais du site Internet de l’organisation,<br />

dont la configuration visuelle a été souvent améliorée pour<br />

la lisibilité et le classement des informations, d’autre part par la<br />

participation aux échanges sur les réseaux sociaux.<br />

Les newsletters sur les activités de la compagnie ou de la structure<br />

peuvent être adressées par voie électronique aux publics fidélisés<br />

ou aux participants et participantes à des actions artistico-pédagogiques<br />

dont la curiosité pour les spectacles chorégraphiques a<br />

été avivée par l’expérience vécue au contact des artistes. Le suivi<br />

électronique des ouvertures permet de repérer les personnes intéressées<br />

par l’actualité chorégraphique de l’organisation.<br />

La participation spontanée des internautes pour commenter les<br />

qualités des spectacles sur un blog institutionnel est généralement<br />

très faible, ce qui requiert un travail important de la part de l’équipe<br />

de communication pour l’alimenter avec un résultat incertain pour<br />

influencer les processus de décision des lecteurs du blog. De plus,<br />

les interactions des internautes se sont développées plus massivement<br />

dans les réseaux sociaux. Cela a incité plusieurs structures à<br />

interrompre l’entretien d’un blog.<br />

“ Les filles à la comm’, elles ont développé Facebook, Instagram. On<br />

avait un blog et on ne l’a plus parce que ça ne sert à rien. […] On a<br />

fait une étude cette année par rapport au blog justement ; elles ont<br />

décidé d’arrêter parce qu’il fallait le réactiver à chaque fois, et qu’il<br />

n’y avait pas le temps de le faire. ”<br />

(Directrice, structure pluridisciplinaire 19)<br />

“ On a refait deux ans après un site Internet <strong>complet</strong>, qui était trop<br />

compliqué finalement à gérer. Il est beaucoup plus simple, facile<br />

d’accès. À l’époque on avait fait le site Internet, le blog, là tout est<br />

réuni en un quasiment. Il n’y a plus besoin de blog maintenant avec<br />

les réseaux sociaux ; on ne l’alimente plus. ”<br />

(Administrateur, compagnie avec lieu 4)<br />

Face à la multitude des flux informationnels électroniques, un<br />

mode de captation essentiel de l’attention des internautes passe<br />

par la vue des photographies et des vidéos. Les sites Internet des<br />

organisations sont ainsi alimentés par des représentations visuelles<br />

des répétitions, d’extraits de spectacles, de l’ambiance du lieu si<br />

un objectif organisationnel est de projeter une image plus conviviale,<br />

ainsi que par des entretiens filmés avec des artistes ou des<br />

habitants, habitantes impliquées dans des activités culturelles ou<br />

pédagogiques. Ces mises en ligne sont susceptibles d’améliorer la<br />

visibilité de l’organisation et de réduire la perception des risques<br />

de fréquentation par les spectateurs et spectatrices potentielles en<br />

offrant une expérience informationnelle sur les dimensions positives<br />

des spectacles et du lieu 64 .<br />

Les compagnies sont ainsi sollicitées pour fournir des teasers<br />

de leurs spectacles en plusieurs versions pour les relances et des<br />

entretiens filmés des chorégraphes ajustés éventuellement au type<br />

de public visé par l’opération de communication. Cela accroît la<br />

charge du travail de communication des équipes chorégraphiques<br />

programmées dans les lieux.<br />

“ Les théâtres ont des sites, il faut aussi produire plus de contenus<br />

qu’avant. Ce qui est compliqué c’est plus d’être en capacité de produire<br />

3, 4, 5 teasers puis de redynamiser le truc. C’est comme ça que<br />

ça se passe maintenant. ”<br />

(Directeur délégué, compagnie 7)<br />

“ Les lieux nous demandent de plus en plus des petites vidéos des<br />

artistes, des petits messages à l’attention de leur public, des messages<br />

courts d’une minute. Envoyez-nous un message du chorégraphe pour<br />

annoncer le festival qui aura lieu dans quelques mois. Ça veut dire<br />

que, moi, je le filme avec un petit speech. Alors quand c’est la fin de<br />

journée, qu’il a donné des ateliers, etc., je le soûle avec sa vidéo. Il<br />

faut qu’il ait une certaine tenue, il ne peut pas être en jogging. Il faut<br />

des temps où il soit posé, réfléchir ce qu’il va dire, choisir un décor,<br />

c’est du boulot ! Des petits trucs mis bout-à-bout qui nous demandent<br />

de plus en plus de temps en termes de comm’. ”<br />

(Administratrice, compagnie 6)<br />

64. Renaud Legoux, Yannick St-James, “A Taste of What’s to Come: The Appetitive<br />

Value of Sequential Product Launches”, International Journal of Arts Management,<br />

13 (1), 2010, p. 4-11.

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