Onda_etudedanse_complet
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INTRODUCTION<br />
09<br />
structuration, trois aidées au projet, une subventionnée par la Région<br />
sans l’État, et deux compagnies ni subventionnées par l’État ni par<br />
la Région en 2016. Le choix a donc été de se focaliser sur les équipes<br />
soutenues par le ministère de la Culture. Les genres chorégraphiques<br />
dominants ont concerné la danse classique pour une compagnie<br />
et la danse baroque pour une autre, le hip-hop pour quatre d’entre<br />
elles, et la danse contemporaine pour les quinze autres (dont une<br />
équipe positionnée en relation avec les arts du cirque et l’autre avec<br />
les arts de la rue). La place tenue par le hip-hop dans la diffusion<br />
de la danse en France a ainsi été augmentée dans cette étude. Deux<br />
compagnies de l’échantillon s’adressent plus particulièrement à<br />
l’enfance et la jeunesse.<br />
La grille de l’entretien semi-directif était structurée en cinq<br />
parties :<br />
• l’identité de la compagnie avec le statut juridique, la composition<br />
de la direction, l’année de la création, les caractéristiques du<br />
positionnement artistique et idéologique (notamment la vision du<br />
service public), les ressources budgétaires et humaines ;<br />
• l’état de la diffusion selon son volume, la part des spectacles pour<br />
l’enfance et la jeunesse, la taille de la distribution des spectacles,<br />
le territoire et le statut institutionnel des structures d’accueil ;<br />
• les conditions de diffusion avec la perception de l’évolution des<br />
rapports aux programmateurs (captation de leur attention, distribution,<br />
contrats), aux coproducteurs (coproductions, productions<br />
déléguées éventuelles, accès à des résidences), les relations avec<br />
la presse, la méthodologie de la prise en charge de la diffusion ;<br />
• l’implication dans le développement des publics de la danse par<br />
la communication en papier, audiovisuelle et numérique, et les<br />
actions artistiques territorialisées ;<br />
• la vision sur le devenir de la diffusion de la danse en France.<br />
Les structures répondantes sont constituées de sept scènes nationales,<br />
trois CDCN, trois festivals, quatre établissements culturels<br />
de ville (dont un spécialisé en danse), un CCN, une scène conventionnée,<br />
un opéra, une MJC. Le choix opéré pour la constitution<br />
de l’échantillon a ainsi privilégié les structures pluridisciplinaires<br />
soutenues en partie par l’État.<br />
La grille d’entretien semi-directif a été structurée en cinq sections<br />
:<br />
• l’identité de l’organisation avec sa forme juridique, l’année de sa<br />
création, les caractéristiques sociodémographiques de sa direction,<br />
le positionnement artistique et idéologique (notamment la<br />
vision du service public), les équipements et l’importance de la<br />
programmation hors les murs ;<br />
• les choix de programmation effectués quant à son mode de structuration,<br />
l’évolution de la place de la danse et de ses différentes<br />
familles esthétiques avec des focus sur les spectacles pour l’enfance<br />
et la jeunesse, le hip-hop, la taille de la distribution des<br />
spectacles et la jeune création, l’origine géographique des compagnies<br />
accueillies ;<br />
• les modalités de programmation avec la gestion des sur sollicitations,<br />
la temporalité de la programmation chorégraphique, les<br />
rapports de coopération avec les équipes accueillies, les relations<br />
de coopération et de concurrence avec les établissements culturels<br />
du territoire, l’évolution de la fréquentation, les actions pour<br />
développer les publics ;<br />
• les dimensions budgétaires avec le budget artistique, l’évolution<br />
de la masse salariale, la négociation contractuelle ;<br />
• la perception du devenir de la programmation chorégraphique<br />
autour des conditions et des obstacles à son développement.<br />
Les études de cas ont été menées entre mars et octobre 2018.<br />
Afin de préserver l’anonymat des réponses, les compagnies et<br />
les structures ayant participé aux études de cas seront désignées<br />
par un numéro de 1 à 21. Les citations de réponses aux questions<br />
ouvertes du questionnaire adressé aux équipes chorégraphiques et<br />
aux lieux ou festivals seront référencées par un numéro supérieur à<br />
21. Une différenciation dans la notation sera opérée entre les compagnies<br />
avec lieu et les autres équipes, ainsi qu’entre les structures<br />
dédiées et pluridisciplinaires. Le principe directeur de l’étude quant<br />
à l’exploitation des entretiens a été de restituer la pluralité des points<br />
de vue exprimés sans les avaliser et de les mettre en perspective<br />
en les situant dans le cadre de débats, parfois conflictuels, sur les<br />
orientations des politiques culturelles, les relations entre équipes<br />
artistiques, structures de diffusion et publics. Les citations courtes<br />
sont placées entre guillemets et les citations longues en retrait du<br />
corps de texte avec une police en italiques.<br />
Le plan de l’étude<br />
L’étude est organisée en trois parties. La première partie rend<br />
compte des principaux résultats quantifiés de l’exploitation de la<br />
base de la SACD à partir des données sur la circulation des œuvres,<br />
les compagnies chorégraphiques et les structures de diffusion, qui<br />
peuvent être des lieux de spectacles dédiés à la danse, des établissements<br />
culturels pluridisciplinaires, des festivals et de façon plus<br />
marginale des organisations non dédiées au spectacle vivant.<br />
Les données recueillies par les questionnaires en ligne et les<br />
études de cas sont utilisées dans les deux parties suivantes, destinées<br />
à compléter les informations tirées de la base de la SACD sur<br />
certains questionnements concernant l’état de la diffusion de la<br />
danse en France.<br />
La deuxième partie aborde les relations entre les compagnies<br />
chorégraphiques et les structures de diffusion. Les logiques de programmation<br />
des directions des structures s’appuient sur des critères<br />
d’appréciation subjective et en partie sur des éléments objectifs dans<br />
un environnement contraint. Les stratégies de diffusion des équipes<br />
artistiques sont interrogées à travers leurs choix d’organisation du<br />
travail, les modes de recherche d’une mise en visibilité optimale<br />
des spectacles et de résidences. Les formes de coopération et les<br />
points de crispation relationnelle entre les équipes artistiques et<br />
les structures lors des choix de programmation et des négociations<br />
contractuelles sont enfin interrogés.<br />
La troisième partie est centrée sur les rapports des structures et<br />
des compagnies aux publics. La fréquentation induite par les choix<br />
de programmation est questionnée dans un contexte de manque<br />
d’appétence pour la culture chorégraphique pour une large part de<br />
la population et certaines directions de scènes pluridisciplinaires.<br />
Les stratégies de communication sont ensuite analysées à travers<br />
les outils privilégiés et les rapports aux médias. La question du<br />
développement des publics de la danse, indispensable à une densification<br />
de la circulation des spectacles, est enfin évoquée par le<br />
biais complémentaire des dispositifs de sensibilisation artistique<br />
par les rencontres et les ateliers de pratique.